Agression dans l’Est : La RDC saisit la CPI pour une enquête en priorité sur les crimes commis par les groupes armés

La République Démocratique du Congo (RDC), à travers sa ministre d’Etat en charge de la justice, Rose Mutombo, a saisi, mardi 6 décembre, le procureur près la Cour pénale internationale (CPI) pour enquêter en priorité sur le désastre humain causé par les groupes armés dans l’Est de son territoire national. C’était lors de la 21ème Assemblée des Etats parties au Statut de Rome, qui se déroule à La Haye, au Pays-Bas.

Cette enquête, pense la ministre, permettra à cette Cour internationale, de se rendre compte du désastre humain causé par les groupes criminels terroristes du M23 et des ADF aux populations vivant dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu.

Rose Mutombo a tenu à expliquer à l’Assemblée sur la situation très critique de la partie Est de son pays qui est devenu le théâtre des crimes en citant notamment le groupe armé auteur de tous ces massacres, la rébellion du M23. Elle a évoqué à cet effet le massacre de Kishishe, perpétré par le même groupe armé et qui a fait près de 272 victimes.

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« Pendant que nous sommes dans cette salle, une partie de l’Est du territoire de la RDC, mon pays, dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, est le théâtre des crimes contre l’humanité, des crimes de guerre, des crimes de génocide et des crimes d’agression qui occasionnent des milliers de morts ainsi que des cas de violences sexuelles sur les femmes et sur les filles en particulier, sans compter des déplacements massifs des populations. Pas plus tard que la semaine passée, les terroristes du M23 ont perpétré des massacres contre plus d’une centaine de compatriotes, civils non armés, dans le village de Kishishe en territoire de Rutshuru », a-t-elle déclaré.

Les auteurs principaux de ces crimes, ajoute-t-elle, les rebelles des Forces alliées démocratiques (ADF), d’origine ougandaise, et le M23, soutenu par le Rwanda, sont bien identifiés par les experts des Nations-Unies et opèrent même à visage découvert.

La Ministre estime que le Procureur près la CPI n’hésitera pas à se saisir de tous ces auteurs, coauteurs et complices des crimes graves commis en RDC pour que leur comportement qui porte atteinte à la mémoire collective de l’humanité soit réprimé.

Appel à la solidarité internationale

A la fin de son allocution, Rose Mutombo a fait appel à la solidarité internationale laquelle, estime-t-elle, mettra un terme à cette agression. Elle s’attend surtout à ce que la RDC bénéficie de la même clémence que la communauté internationale témoigne à l’Ukraine.

« Par ma voix, mon pays, la République démocratique du Congo en appelle à la solidarité internationale pour faire cesser l’agression dont elle est victime de la part du Rwanda. Je suis convaincue que la RDC bénéficiera de la même compassion que témoigne la Communauté internationale à l’égard de l’Ukraine », a-t-il plaidé.

Les instructions de Félix Tshisekedi

La ministre de la justice a reçu, avant son départ pour La Haye, des instructions du Chef de l’Etat pour l’ouverture sans délai d’une enquête au niveau interne et, en même temps, d’œuvrer pour une enquête internationale afin de faire la lumière sur le massacre de 272 civils congolais dans la localité de Kishishe au Nord-Kivu.

L’État congolais a ratifié par Décret du 30 mars 2002 le Statut de Rome portant création de la Cour pénale internationale dont la vocation est de mettre fin à l’impunité des auteurs des crimes contre l’humanité, des crimes de guerre, des crimes de génocide et des crimes d’agression.

Odon Bakumba

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