Insécurité dans l’Est : L’ONU appelle à l’application de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba et au rétablissement de la confiance par le dialogue

L’Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la région des Grands Lacs, Huang Xia a, à nouveau exprimé son inquiétude face à la persistance et à la détérioration de la situation sécuritaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo.

Dans une déclaration faite mardi 22 novembre à Nairobi, Huang Xia a appelé à la fin immédiate de la violence dans cette région de la RDC avant de saluer les efforts régionaux pour remédier à la situation sécuritaire et renforcer la confiance.

Dans ce cadre, Huang Xia dit saluer l’engagement politique et diplomatique des dirigeants de la région en réponse à la détérioration de la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC et aux tensions entre des pays de la région.

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Parlant des efforts politiques et diplomatiques, il a apprécié le leadership des présidents Evariste Ndayishimiye du Burundi, en tant que Président l’EAC, João Lourenço de l’Angola, en tant que président de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et mandaté par l’Union africaine (UA), ainsi que de l’ancien président Uhuru Kenyatta du Kenya en tant que facilitateur du processus de paix dirigé par l’EAC dans le but de mettre fin aux activités du M23, des FDLR, des ADF, des RED-Tabara et tous les groupes armés locaux toujours actifs dans l’Est de la RDC, et de rétablir la confiance par le dialogue.

« Il prend également note des progrès réalisés dans le déploiement de la Force régionale de l’EAC », peut-on lire dans cette déclaration.

Par ailleurs, Huang Xia a souligné l’importance des mesures à prendre par toutes les parties prenantes pour mettre en œuvre les accords conclus lors des récents engagements régionaux afin, a-t-il estimé « de créer la base pour faire avancer la paix et la stabilité par un dialogue ouvert, franc et sincère ».

A ce titre, le diplomate onusien a rappelé les engagements pris au titre de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région signé le 24 février 2013 à Addis Abeba, en Ethiopie. A l’en croire, l’application de ce mécanisme et des autres instruments régionaux, y compris le Pacte de la CIRGL permettra de s’attaquer aux « causes profondes » de l’instabilité dans l’Est de la RDC et d’instaurer une paix et une prospérité durables dans la région des Grands Lacs.

« La sécurité et le bien-être des plus vulnérables de la société doivent être au premier plan des efforts collectifs, tout comme la nécessité d’un dialogue et d’une réconciliation inclusifs impliquant les femmes et les jeunes », a-t-il martelé.

Face aux conséquences humanitaires de la crise actuelle sur la population civile, le diplomate onusien a exhorté tous les groupes armés, y compris le M23, à cesser immédiatement toute forme de violence et à s’engager résolument dans le processus de désarmement volontaire. Il appelle en outre le M23 à se retirer de toutes les positions occupées, conformément à la décision prise par les chefs d’État de l’EAC dans leur communiqué du 20 juin 2022.

L’Accord-cadre avait été signé le 24 février 2013 dans la capitale éthiopienne par onze pays africains sous l’égide des Nations unies. Il vise la restauration de la paix dans l’Est de la RDC, en proie à l’insécurité depuis plus de deux décennies. Les pays signataires s’étaient notamment engagés à ne pas tolérer, ni fournir une assistance ou un soutien quelconque à des groupes armés.

Ils s’étaient également engagés à :

Ne pas s’ingérer dans les affaires intérieures des Etats voisins;

Respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale des Etats voisins;

Renforcer la coopération régionale, y compris à travers l’approfondissement de l’intégration économique avec une attention particulière accordée à la question de l’exploitation des ressources naturelles;

Respecter les préoccupations et intérêts légitimes des Etats voisins, en particulier au sujet des questions de sécurité;

Ne pas héberger ni fournir une protection de quelque nature que ce soit aux personnes accusées de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité, d’actes de génocide ou de crimes d’agression, ou aux personnes sous le régime de sanctions des Nations Unies; et Faciliter l’administration de la justice, grâce à la coopération judiciaire dans la région.

Carmel NDEO

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