Agression dans l’Est: Emmanuel Macron insiste sur la nécessité de réamorcer un dialogue « politique inclusif »

En marge du XVIIIe sommet de la Francophonie qui se tient en Tunisie, le président Français Emmanuel Macron a été de nouveau, interrogé sur la position de son pays face à la résurgence de la crise sécuritaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo, le plus grand pays francophone.

En effet, la situation sécuritaire dans la partie orientale de la RDC s’est détériorée avec l’exhumation il y’a quelques mois, du mouvement terroriste du M23 défait en 2013 qui, après plusieurs offensives contre les forces armées congolais a réussi à conquérir plusieurs agglomérations dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo au Nord-Kivu. Kinshasa accuse Kigali de parrainer ce mouvement en le renforçant en équipements et effectifs, causant de vives tensions entre les deux pays.

Lors de cette interview accordée à TV5 Monde dimanche 20 novembre, le président Macron s’est dit préoccupé par cette situation d’instabilité dans cette partie tourmentée de la RDC. Il a réitéré sa position soutenue lors du sommet du G20 ainsi dans un communiqué officiel du 16 novembre dernier condamnant la poursuite des offensives du M23 dans l’Est de la République démocratique du Congo.

Publicité

En revanche, Macron qui dit réitérer son soutien aux efforts diplomatiques régionaux pour favoriser une désescalade et un règlement de la crise actuelle, dans le cadre des processus de Nairobi et de Luanda et le déploiement d’une force militaire régionale de l’EAC, a insisté sur la nécessité de réamorcer un dialogue « politique inclusif » afin d’aboutir à un retrait progressif du M23.

‪« Je suis très préoccupé par la situation d’instabilité à l’Est de la RDC parce que c’est le plus grand pays de la Francophonie. C’est un pays qui a déjà connu des drames et on le sait que quand la violence s’installe c’est pour le pire. Et donc nous soutenons les processus régionaux mis en place il y’a plusieurs entre autres, le processus de Nairobi. La position qui est la nôtre ce que nous devons arriver à un retrait progressif du M23. Nous avons soutenu l’initiative d’installer les forces est africaines de sécurité dans le cadre du mandat des Nations Unies pour progressivement stabiliser militairement cette région et en particulier l’exemple de Bunagana mais la partie maintenant est un peu au-delà sur lesquelles les forces ont pu s’étendre. Et ce qui va avec c’est la nécessité de réamorcer un dialogue politique inclusif pour traiter du sujet », a déclaré le Président Emmanuel Macron.

Selon lui, il urge d’adopter cette démarche afin de tenir tête à la menace du terrorisme et assurer la stabilité dans la région.

« Je pense que c’est une nécessité pour la stabilité, c’est une nécessité aussi pour tous les pays de la région… je vois d’ailleurs beaucoup de convergences l’Ouganda, la Tanzanie, le Burundi sont sur l’agenda que je viens de vous le dire parce que tous craignent l’instabilité régionale mais surtout le fait que ça ne profite qu’aux forces terroristes qui sont entrain de s’installer dans la région avec les ADF ‬», a-t-il expliqué.

Retrait de zones occupées avant tout dialogue

Lors d’un briefing, le porte-parole du gouvernement congolais avait indiqué que le M23 pourrait être réintégré au dialogue à condition qu’il se retire de toutes les zones occupées.

« L’idée aujourd’hui et cela doit être bien clair, le M23 doit se retirer des positions occupées avant d’être réintégré dans le processus comme tous les autres groupes armés parce que s’ils ont été exclus du processus c’est parce qu’ils ont recouru aux armes ‬», avait fait savoir le ministre congolais de la Communication et Médias, Patrick Muyaya.

Kinshasa qui pointe les terroristes du M23 d’être coupables des tueries, des déplacements forcés massifs des populations, des viols des femmes et autres violations graves des droits de l’Homme, sans compter le pillage de leurs biens avait auparavant exclu toutes possibilités de négocier avec ces derniers.

Le gouvernement avait précisé à la place que le M23 est considéré comme un mouvement terroriste et sera désormais traité comme tel et de ce fait il est exclu du processus de discussion de Nairobi.

Dans l’opposition, le gouvernement a été exhorté à ne négocier ni avec le Rwanda, moins encore avec le M23, mais organiser la sécurité du territoire national et la résistance populaire.

Carmel NDEO

Recevez l'actualité directement dans votre email

En appuyant sur le bouton S'abonner, vous confirmez que vous avez lu et accepté notre Politique de confidentialité et notre Conditions d'utilisation
Publicité

En savoir plus sur Politico.cd

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading