Agression dans l’Est : Kinshasa annonce retracer l’implication de Kampala aux côtés du M23

Alors que la tension a remonté d’un cran entre Kinshasa et Kigali, sur fond de la reprise des violents combats entre FARDC et les terroristes du M23, le gouvernement congolais dit être entrain de « retracer » si l’Ouganda a participé dans les derniers évènements dans la partie Est du pays.

À la chute de Bunagana, plusieurs soupçons d’un renfort ougandais au M23 ont plané. Jeudi 27 Octobre 2022, la société civile de Rutshuru a rapporté que les combats rudes ont opposé les FARDC aux Armées Rwandaises et « Ougandaises » à Kibaya non loin du Groupement Busanza, à Matebe, à Buhuri, et Nyesisi et ayant causé les déplacements massifs des populations.

Dans un briefing hebdomadaire, tenu ce lundi 31 octobre 2022, Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement congolais dit être informé des spéculations. Cependant, a-t-il souligné les services de renseignement militaire sont pied d’œuvre pour déceler l’implication ou non de l’Ouganda dans les derniers événements à Rutshuru.

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« Ce qu’il faut savoir, nous sommes entrain d’opérer avec l’Ouganda de manière claire à Beni, contre les terroristes des ADF. Nous avons attendu les informations dans ce sens, disant qu’il y aurait eu implication de l’armée ougandaise dans les derniers événements, ces faits sont entrain d’être retracés », a confié Patrick Muyaya, devant la Presse.

Kinshasa accuse activement Kigali de soutenir le M23, ce que les autorités rwandaises démentent. Des preuves sont déjà été établies lors des premiers événements à la chute de Bunagana. Des militaires Rwandais ont été capturés sur terrain et des munitions d’origine rwandaise récupérées.

Cependant, l’implication de l’Ouganda est sous examen. « Le moment venu, dès que les détails seront prêts nous pouvons vous donner la position du gouvernement quant à ce », a martelé Patrick Muyaya.

l’Ouganda, un autre ennemi

La cité stratégique de Bunagana, à la frontière avec l’Ouganda, au Nord-Kivu, a échappé au contrôle des forces armées congolaises FARDC depuis juin 2022. Soutenus par l’armée rwandaise, les terroristes du mouvement du 23 mars (M23) se sont accaparés Bunagana sur fond d’une complicité qui aurait été jouée entre Kampala et Kigali.

D’une voix sage et courageuse, le speaker de l’assemblée nationale, Christophe Mboso Nkodia, avait fait tomber les masques. En effet, au cours de l’examen, mardi 14 juin, du projet de loi d’habilitation pour permettre au gouvernement de légiférer pendant la période des vacances parlementaires, Mboso n’a pas mâché ses mots en annonçant la suspension de la ratification des accords avec l’Ouganda. Mboso justifie cette prise de décision par notamment la trahison de Kinshasa par Kampala, en travers un pacte que le fils de Museveni a signé avec le Rwanda.

« Avant même que ceci nous arrive, avant que ces troupes (M23) fassent ce qu’ils ont fait, nous avons dit à la suite du pacte que le fils de Museveni a signé avec le Rwanda, nous ne laissons pas passer cet accord. Il nous a montré qu’il avait signé son pacte, il vient de nous trahir. Nous avons dit, nous n’acceptons pas », avait insisté Mboso devant les députés nationaux.

Cette démarche était soutenue par le ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula. « Nous nous sommes entretenus avec lui. D’ailleurs, il est d’accord avec nous », avait-il précisé.

Serge SINDANI

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