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Félix Tshisekedi à l’ONU : « L’implication du Rwanda et sa responsabilité dans la tragédie que vivent les populations de l’Est ne sont plus discutables »

A la tribune des Nations Unies mardi 20 septembre, le Chef de l’Etat congolais, Félix Tshisekedi a d’un ton ferme, dénoncé la énième agression de la République Démocratique du Congo par son voisin du Rwanda sous le label du mouvement terroriste du M23 qui occupe plusieurs localités congolaises dans la province du Nord-Kivu et dont la plus emblématique reste la cité frontalière de Bunagana.

Dans son discours devant les dirigeants du monde dans le cadre de la 77e session de l’Assemblée générale de l’ONU, Félix Tshisekedi a affirmé sans tergiverser que depuis le mois de mars dernier, le Rwanda agresse la RDC au mépris du droit international de la Charte de l’ONU et de l’Acte constitutif de l’Union Africaine par des incursions de son armée (RDF).

« ‪En dépit de ma bonne volonté et de la main tendue du peuple congolais pour la paix, certains de nos voisins n’ont trouvé mieux que de nous remercier par l’agression et le soutien des groupes armés terroristes qui ravagent l’Est de la République Démocratique du Congo. C’est le cas actuellement du Rwanda qui, au mépris du droit international de la Charte de l’ONU et de l’acte constitutif de l’union africaine a une fois de plus Non seulement agressé en Mars dernier la République Démocratique du Congo par des incursions directes des forces armées de RDF, mais aussi occupe des localités de la province du Nord-Kivu par un groupe armé terroriste interposé, le mouvement du 23 Mars dit M23 auquel il apporte un soutien massif tant en matériel de guerre qu’en hommes de troupe », a déclaré le Président congolais, Félix Tshisekedi qui accuse le Rwanda et son allié [ M23 Ndlr] d’avoir commis des crimes de guerre.

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« Et comme pour défier la communauté internationale, le M23 avec le soutien de l’armée rwandaise a même abattu un hélicoptère de la Monusco et tué 8 casques bleus commettant ainsi un crime de guerre. Je dénonce en ce lieu emblématique de la vie internationale avec la dernière énergie cette énième agression dont mon pays est victime de la part de son voisin le Rwanda sous couvert d’un groupe terroriste dénommé le M23 », a-t-il lancé.

Pour le Chef de l’Etat congolais, « l’implication du Rwanda et sa responsabilité dans la tragédie que vivent son pays et ses compatriote des zones occupées par l’armée rwandaise et ses alliés du M23 ne sont plus discutables dès lors que plus d’une fois, aussi bien que le groupe d’experts dûment mandatés par l’ONU et le mécanisme conjoint de vérification élargie l’ont attesté ».

Examen du dernier rapport des experts de l’ONU sur la situation sécuritaire en RDC

Au nom du gouvernement congolais, Félix Tshisekedi a réitéré la demande de la distribution officielle aux membres de Conseil de Sécurité du dernier rapport des experts de l’ONU sur la situation sécuritaire à l’Est de la RDC. A l’en croire, cela permettra d’éclairer la communauté des Nations et mettre ‪au sempiternel de négation des autorités rwandaises.

« Le gouvernement congolais réitère sa demande au président du Conseil de sécurité de distribuer officiellement aux membres du Conseil, le dernier rapport des experts de l’ONU sur la situation sécuritaire à l’Est de la République Démocratique du Congo et de le faire examiner avec diligence par lui afin d’en tirer toutes les conséquences qui s’imposent sur le plan du droit, de la paix et de la sécurité internationale », a-t-il soutenu avant de préciser que cela y va de l’image et de la crédibilité de cette organisation planétaire.

Félix Tshisekedi a rassuré que procéder autrement serait d’une part, encourager le Rwanda à poursuivre son agression , ses crimes de guerre, ses crimes contre l’humanité en RDC et d’autre part, nourrir davantage la suspicion légitime des congolais sur l’impartialité de l’ONU ainsi que la complicité de certains de ses membres dans ces crimes.

« C’est pour mettre fin à cette suspicion et dissiper l’ambiguïté de certaines positions du Conseil de sécurité sur la crise sécuritaire en RDC, ambiguïté qui excéde la population congolaise et exacerbe la tension entre elle et la mission de l’ONU pour la stabilisation du Congo (Monusco ) que le gouvernement de mon pays a demandé la réévaluation du plan de retrait progressif et responsable de cette mission », a-t-il rappelé.

A titre de rappel, dans un rapport confidentiel, les experts mandatés ont attesté que les troupes rwandaises combattent aux côtés du groupe terroriste M23 dans l’est de la République démocratique du Congo et lui fournissent des armes et un soutien en hommes de troupe. Ce rapport confirme aussi que des membres des RDF (Forces de défense rwandaises) ont mené des opérations militaires dans le territoire de Rutshuru entre novembre 2021 et juillet 2022.

Le groupe d’experts de l’ONU a détaillé des preuves, notamment des photos de soldats rwandais dans un camp du M23, des images de drones montrant des colonnes de centaines de soldats marchant près de la frontière rwandaise, et des photos et des vidéos montrant des combattants du M23 avec de nouveaux uniformes et équipements similaires à ceux de l’armée rwandaise.

Carmel NDEO

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