Agression dans l’Est: Le Rwanda charge l’Ouganda d’avoir servi de base arrière au M23

Accusé depuis plusieurs semaines par la République Démocratique du Congo de parrainer militairement la rébellion du Mouvement du 23 Mars (M23), le gouvernement rwandais continue de nier catégoriquement son implication dans l’exhumation de ce mouvement terroriste défait et désarmé complètement 2013 par les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC).

Selon le porte-parole adjoint du gouvernement rwandais, Alain Mukuralinda qui intervenait à l’émission « Appel sur l’actualité » sur les antennes de la Radio France Internationale (RFI) ce jeudi 23 juin, soit 24 heures après le passage du porte-parole du gouvernement congolais, la faction du M23 qui avait trouvé refuge au Rwanda après la défaite a été désarmée et placée à plus de 200 kilomètres de la frontière de la RDC.

Par ailleurs, le porte-parole adjoint du gouvernement rwandais accuse l’Ouganda d’avoir servi de base arrière aux rebelles du M23 qui ont refait surface vers la fin 2021.

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« On sait très bien que le M23 a été défait en 2013. Il y’a une partie qui est partie en Ouganda et ceux qui sont venus au Rwanda qui ont été désarmés et placés à plus de 200 km de la frontière congolaise . Aujourd’hui ceux qui ont repris les armes, ils sont venus de l’Ouganda. Pourquoi on en parle pas ? Mais on est entrain de dire que ceux sont là sont soutenus par le Rwanda parce que aujourd’hui ils parlent Kinyarwanda ? Les rebelles qui ont repris les armes sont venus de l’Ouganda. Je l’affirme, il n’y a même pas à hésiter », ‪a affirmé Alain Mukuralinda, porte-parole adjoint du gouvernement rwandais.

Si le Rwanda se décharge de toute responsabilité dans les récentes attaques du M23 couronnées par l’occupation de la cité frontalière de Bunagana, les autorités congolaises et particulièrement, les députés nationaux par le canal de son président, Christophe Mboso, ont dénoncé aussi la complicité de l’Ouganda.

Christophe Mboso, deuxième personnalité du pays, a relevé le comportement du lieutenant général Muhoozi Kainerugaba, fils du président ougandais, Yoweri Museveni qui, dans une série de tweets, a réitéré son soutien à Paul Kagame alors que le M23 accusé d’être soutenu par Kigali, selon Kinshasa, mène des attaques dans le territoire de Rutshuru, en terre congolaise.

« Nous nous sommes entretenus avec le ministre des Affaires étrangères. D’ailleurs, il est d’accord avec nous, avant même que ceci nous arrive, avant que ces troupes fassent ce qu’ils ont fait, nous avons dit à la suite du pacte que le fils de Museveni a signé avec le Rwanda, nous ne laissons pas passer cet accord. Il nous a montré qu’il avait signé son pacte, il vient de nous trahir. Nous avons dit, nous n’acceptons pas », a précisé le président de l’Assemblée nationale.

Néanmoins, dans une lettre adressée au conseil de sécurité des Nations-Unies, datée du 10 juin 2022, les membres du groupe d’experts de l’ONU sur la République Démocratique du Congo sont largement revenus sur le fonctionnement du mouvement du 23 mars – communément appelé « M23 » – considéré par Kinshasa comme un groupe terroriste.

Dans cette lettre, les experts du conseil de sécurité des Nations-Unies explique explicitement comment le Rwanda et l’Ouganda – deux pays frontaliers de la RDC et soupçonnés de soutenir ce mouvement rebelle – ont servi de béquille pour que le M23 se réorganise, se réarme et recrute de nouveaux hommes dans ses rangs.

Les experts du conseil de sécurité de l’ONU notent dans leur rapport final qu’en janvier 2017, cependant, « le M23/ARC a commencé à se reconstruire lorsque des combattants dirigés par le « général » Sultani Makenga, visé par les sanctions, ont quitté le camp de Bihanga en Ouganda pour établir une base sur le mont Sabinyo dans le parc national des Virunga, en République démocratique du Congo ». Toujours pendant leur inactivité, les ex-combattants du M23 se sont retirés dans des camps en Ouganda et au Rwanda. Peu sont restés en République Démocratique du Congo.

Carmel NDEO

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