RDC : François Beya officiellement poursuivi pour « complot » contre la vie du président Tshisekedi

Quatre mois après son arrestation et sa détention, l’ancien « monsieur sécurité » du chef de l’État, François Beya comparaîtra le vendredi 3 juin prochain devant Haute Cour militaire.

Son procès se déroulera au sein de la prison de Makala, où il est incarcéré depuis le 4 avril dernier, selon la citation à prévenu établie par la greffière colonel Meta Mashimabi Bernadette.

Ce document renseigne que « Fantômas », comme il est surnommé est notamment poursuivi pour avoir comploter contre la vie ou la personne du Chef de l’État, Félix Tshisekedi avec le brigadier Tonton Twadi Sekele, qui d’ailleurs est en fuite considéré comme l’accusé principal dans cette affaire.

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« …Avoir, à Kinshasa, ville de ce nom et capitale de la République démocratique du Congo, sans préjudice de date certaine mais au courant de la période allant de l’année 2020 au 04 février 2022, période non encore couverte par le délai légal de prescription, par coopération directe, de concert avec les nommés François Beya Kasonga, Vanda Nowa Biama Guy, le colonel Cikapa Tite Mokili David, le commissaire principal Tabwe Mauwa Lyly et le lieutenant-colonel Kalenga Kalenga Pierre, participé à un complot en vue d’atteinte contre la personne du président de la République, chef de l’Etat, la résolution d’agir, en ce qui la concerne, ayant été manifestée dans un message vocal envoyé au lieutenant-colonel Kalenga Kalenga en ces termes : Nzambe ozosala ba rumeurs ya likambo yango ya malonga ebimi te, on est dans le bon », lit-on dans ce document de la Haute cour militaire parvenu à POLITICO.CD.

C’est un fait prévu et puni par les articles 21, 23 alinéa 1er du Code pénal ordinaire livre 1 et 194 du Code pénal ordinaire livre 2, estime le Ministère public incarné par le lieutenant-général Lucien-René Likulia.

Comme preuve d’accusation un élément audio dont l’auteur principal est le brigadier Tonton Twadi Sekele.

À ce procès, le Ministère public propose de faire entendre comme témoins : le général-major Mandiangu Mbala Michel en sa qualité de Chef d’Etat-major des renseignements, le général de brigade Makombo de l’Etat-major des renseignements, le commissaire divisionnaire adjoint Kasongo Kitenge Sylvano en sa qualité de commissaire de la police ville de Kinshasa, et le général Mulongo John.

Arrêté sur base de soupçons d’atteinte à la sûreté de l’État, François Beya a été détenu depuis le 5 février à l’agence nationale des renseignements (ANR). Son dossier a par la suite été transféré à l’auditorat militaire.

Ses proches, dont le collectif Free Beya ont révélé mardi 5 avril dernier lors d’un point de presse, que cette arrestation est la conséquence d’une enquête menée par François Beya sur un conflit minier impliquant le conseiller privé de Chef de l’Etat, Fortunat Biselele et l’ancien président de la Commission Nationale Indépendante CENI, Corneille Nanga.

« Le collectif s’inquiète de ces pratiques des faux dossiers qui mènent des innocents en justice pour régler des différends politiques. Le collectif précise à maintes reprises que le dossier François Ebeya est vide. Celui-ci est avant tout victime d’une guerre au sein du palais présidentiel. Il paie son enquête sur le conflit minier impliquant le conseiller privé du Chef de l’Etat Fortunat Biselele et l’ancien président de la Commission Nationale Indépendante CENI, Corneille Nanga», ont-ils révélé.

Dominique Malala

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