Agression dans l’Est: Félix Tshisekedi accepte de libérer les deux soldats rwandais à la demande de Lourenço

Les deux militaires de l’armée rwandaise (RDF) capturés sur le territoire congolais seront libérés très prochainement, renseignent les sources à la présidence angolaise.

Selon les informations en notre possession, c’est à la demande de son homologue angolais Joaõ Lourenço que le Président congolais, Félix Tshisekedi a accepté de libérer ces deux soldats rwandais.

« Felix Tshisekedi a à la demandé de João Lourenço, accepté la libération de deux soldats rwandais détenus dans un contexte de montée des tensions entre Kinshasa et Kigali », ont annoncé les services du Président Angolais.

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Les services du président angolais qui assume également la présidence de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) précisent que la mesure vise à aider à réduire la tension observée depuis plusieurs semaines entre les deux pays.

En outre, les deux présidents Félix Tshisekedi et le rwandais Paul Kagame vont, sauf changement des dernières minutes se rencontrer prochainement en Angola à une date qui sera annoncée.

Cette démarche est encouragée par le président de la commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat qui, à l’instar du président de l’UA sont favorables au dialogue et à la résolution pacifique des différends entre la RDC et le Rwanda.

« Je félicite le président Joao Lourenço de l’Angola et président de la CIRGL pour l’invitation des présidents Kagame et Tshisekedi. J’encourage vivement les deux pays frères à résoudre tout différend par le dialogue et la concertation amicale », a-t-il écrit sur son compte Twitter.

Qui sont les 2 militaires Rwanda arrêtés?

Engagées dans une guerre contre les rebelles du M23, une rébellion terroriste qui déchire l’Est, les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont affirmé sans mâcher les mots que le Rwanda a décidé de passer à la vitesse supérieure, celle de l’agression de la RDC.

« Contrairement aux déclarations des officiels de ce pays voisin, les militaires des Forces de Défense du Rwanda (RDF) opèrent effectivement sur le territoire congolais, au Nord-Kivu », rapportent les forces armées, dans un communiqué parvenu à POLITICO.CD.

Ces affirmations de l’armée rwandaise se fondent sur l’arrestation par la population à Biruma, localité du Groupement de Kisigari, Chefferie de Bwisha en Territoire de Rutshuru, à plus de 20 kilomètres de la frontière commune, de deux militaires rwandais.

« Il s’agit du Caporal NKUNDABANGEZI Elysée, porteur d’une arme AK 36 N° 2881 et détenteur de trois cartes d’identité: la carte d’identité nationale N° 1199080027641157; de la carte d’indentité militaire N° 0118391-00 et de la carte des Nations-Unies qui prouve que ce militaire faisait partie du contingent rwandais des Forces des Nations Unies au Soudan du Sud et le deuxième militaire de la RDF capturé s’appelle MINUARE GADI, porteur de la lance-roquette RPG7 N° 3986, fabrication 2014. Il a été appréhendé sans carte d’identité », a indiqué l’armée régulière congolaise.

« Attaque de Rumagabo sur ordre du Rwanda »

D’après leur propre récit, rapporté par les services de l’armée congolaise, les deux soldats RDF sont entrés sur le sol congolais depuis mercredi le 25 mai 2022 pour attaquer Rumagabo, à plus de 20 Km de la frontière rwandaise, en territoire de Rutshuru. Après avoir été mis en déroute par les FARDC à Rumagabo, ils se sont égarés avant d’être capturés par la population restée « vigilante et alertée ».

« Les autorités rwandaises nous ont dit que, la semaine passée, les bombes en provenance du Congo ont détruit des habitations et tué des personnes au Rwanda. Nos chefs nous ont alors confié la mission d’attaquer Rumagabo en RDC », ont-ils déclaré d’eux-mêmes.

« Nous appartenons au 115m Bataillon commandé par le Major KAPIRA. Nous avons été arrêté, non pas au Rwanda, mais sur le sol congolais par la population et la Police. Nous sommes entrés au Congo depuis mercredi le 25 mai 2022. Il faut quatre heures pour quitter le lieu de notre arrestation pour atteindre la frontière rwandaise. Depuis notre arrestation, nous sommes très bien traités par les FARDC », a ajouté le Caporal NKUNDABANGEZI, dans des propos recueillis par les services de l’armée.

Avec les affirmations de ces militaires rwandais, les forces armées de la RDC estiment que le pays est effectivement agressée par son voisin, le Rwanda.

« À ce sujet, personne ne peut plus s’en cacher. Pour ceux qui ont encore de doute, les preuves sont là. Ces militaires rwandais ont été arrêtés sur le territoire congolais, et nous les présentons sur le territoire congolais », a réagi le porte-parole adjoint de l’armée, le général Sylvain Ekenge.

« Tous les dires des officiels rwandais à KIGALI ne sont que des faux fuyants pour distraire l’opinion. Comme l’a dit quelqu’un,« Nous savons qu’ils mentent, ils savent aussi qu’ils mentent, ils savent que nous savons qu’ils mentent, nous savons aussi qu’ils savent que nous savons qu’ils mentent, et pourtant ils continuent à mentir » (Alexandre Soljenitsyne, dissident soviétique) », a-t-il martelé.

Rwanda menace d’attaquer la RDC

Parlant des relations entre la RD Congo et le Rwanda en conférence de presse tenue mardi 31 mai à Kigali, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Rwanda, Vincent Biruta a déclaré que même si le Rwanda ne peut pas rester les bras croisés au cas où les provocations de la République démocratique du Congo se poursuivraient, il reste engagé sur la voie du dialogue pour la paix entre deux pays.

« Même si le Rwanda ne peut pas rester les bras croisés au cas où les provocations de la République démocratique du Congo se poursuivraient, il reste engagé sur la voie du dialogue pour la paix », a souligné Biruta.

« Nous souhaitons, que ces attaques cessent, nous souhaitons que nos militaires qui ont été arrêtés soient relâchés, mais si les attaques sur notre territoire continuent et que la sécurité de notre pays continue à être menacée, nous aurons le droit de nous défendre. Et nous avons les moyens ou la capacité de le faire », a-t-il argué.

Le Rwanda, a-t-il ajouté «continuera à chercher la solution à ce problème et cela par la voie pacifique et dans le dialogue parce que nous pensons qu’il ne peut pas y avoir de solution par la voie de la guerre ».

Carmel NDEO

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