Élections de 2023 : La cote de popularité de Tshisekedi dégringole (GEC)

Le Bureau d’études, de recherche et de Consulting international (BERCI) publié jeudi 24 mars son nouveau sondage intitulé « L’an 3 de Tshisekedi, la fin de l’embellie » lequel a été réalisé en décembre 2021 collaboration avec le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) et la structure Ebuteli, son partenaire de recherche.

D’après le rapport de ce sondage exploité par POLITICO.CD, la cote de popularité du président Félix Tshisekedi a baissé. Selon cette étude, moins de 30 % des Congolais interrogés ont une bonne opinion du président de la République soit le plus bas taux de popularité du chef de l’État congolais depuis son arrivée au pouvoir en 2019.

« Après une période de grâce pour le nouveau régime, nous assistons à une érosion d’opinions favorables : seuls 29 % des Congolais interrogés en décembre 2021 affirment avoir une bonne opinion du président Tshisekedi. Un score très en deçà des 54 % enregistrés en mars 2021 et des 58 % de février 2021 », peut-on lire dans ce rapport.

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Le GEC explique que cette chute serait notamment due à la baisse de l’élan observé lors de l’accession de Félix Tshisekedi au pouvoir caractérisé notamment par le lancement des projets dont les plus phares restent « le programme d’urgence pour [ses] 100 premiers jours et la gratuité de l’enseignement de base ».

« Trois ans après l’avènement du président Tshisekedi, cet élan semble s’être quelque peu essoufflé. Plusieurs pro- jets annoncés dans divers domaines sont restés à la case départ. À la fin de l’année 2021, au moment de la réalisation de ce sondage, la situation sécuritaire dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri ne s’est pas améliorée, malgré l’instauration en mai de l’état de siège. Des massacres continuent plus ou moins au même rythme qu’il y a trois ans et le nombre de déplacés s’est hissé à 5,6 millions. Un record », souligne ce sondage.

Une baisse qui ne profite pas aux concurrents

En dépit de cela, Félix Tshisekedi peut rester serein puisque la baisse de la cote de sa popularité n’a en effet pas profité à ses potentiels concurrents à la prochaine présidentielle attendue fin 2023, indique la même étude.

Ce rapport explique qu’Il observe cependant une grande augmentation de l’indécision. Alors qu’en mars 2021, seuls 4 % des Congolais sondés disaient ne pas avoir une opinion lorsqu’on leur demandait ce qu’ils pensaient du président Tshisekedi, ils sont désormais 28,4 % à être indécis sur la question.

Cette indécision croissante observée en décembre dernier, pourrait selon ce groupe d’études s’expliquer par l’absence d’alternative politique visible, mais aussi par la tendance populaire à mettre tous les politiciens dans le même sac. L’ambiguïté des positions des personnalités politiques de premier plan pourrait aussi justifier cette situation.

C’est le cas par exemple de Moïse Katumbi. Possible candidat à la présidentielle prochaine, Katumbi, n’a toujours pas quitté l’Union sacrée de la nation (USN) bien que les « lignes rouges » qu’il avait fixées aient été dépassées. Entre mars et décembre 2021, les opinions favorables sur l’ancien gouverneur du Katanga sont alors passées de 59 à 43 %.

Sur la même période, Martin Fayulu, lui, est tombé de 43,92 à 34,28 %. L’absence de clarté sur son rapprochement, ou non, avec la famille politique de l’ancien président Joseph Kabila ne serait pas étrangère à cette chute. Quant à Jean-Pierre Bemba, la cote de confiance s’établit désormais à 39,68 % contre 45 en mars 2021. Le leader du Mouvement de libération du Congo (MLC) affiche aujourd’hui clairement son alliance avec Tshisekedi, malgré quelques remous.

En outre, le rapport révèle la défiance populaire vis-à-vis des représentants politiques, gouvernants et opposants compris.

D’après ce rapport, cette déception se propage également envers presque toutes les institutions du pays. Près d’un an après son investiture, le gouvernement de Jean-Michel Sama Lukonde a perdu, de son côté, 20 % d’opinions favorables.

Concernant l’Assemblée nationale, plus de 65 % des sondés estiment que le contrôle du gouvernement par les députés nationaux n’est « pas du tout efficace » ou « inexistant ».
Cette tendance remet en question la capacité de la chambre basse à jouer pleinement son rôle de contrepoids du pouvoir exécutif », souligne Joshua Walker, directeur de programme du GEC.

Méfiance en la CENI

Selon toujours cette étude, le nombre de potentiels abstentionnistes pour la présidentielle de 2023 reste aussi inquiétant : seuls 43,6 % des Congolais sondés disent avoir l’intention de voter alors qu’ils étaient 67 % en mars 2021, voire 97 % en décembre 2018.

Carmel NDEO

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