Après plusieurs semaines d’escalade des tensions entre la Russie et l’Ukraine, Vladimir Poutine a lancé jeudi matin les premières opérations militaires sur le sol ukrainien. Alors que plusieurs organisations internationales et pays désapprouvent la démarche de la Russie attaquant l’Ukraine, en République démocratique du Congo, l’ambassade russe à Kinshasa annonce la tenue d’un « rassemblement de soutien » des congolais à Kremlin. Via un court tweet, l’ambassade russe affirme que les congolais « ne sont pas indifférents » et apportent leur « soutien » au pouvoir de Poutine.
« Il a été suivi par les Congolais, qui ne sont pas indifférents à ce qui se passe ces jours-ci en Ukraine. Les participants du rallye ont parcouru le centre de l’avenue de la ville avec les drapeaux de la Russie et de la RD Congo », informe l’ambassade russe.
La Russie est passée à l’offensive le jeudi 24 février. Après avoir reconnu l’indépendance des séparatistes pro-russes de l’est de l’Ukraine en début de semaine, Vladimir Poutine a lancé des opérations militaires pour débarrasser l’Ukraine des « nazis » et « neutraliser » son potentiel militaire.
Lors d’une allocution télévisée, Vladimir Poutine a déclaré que la Russie n’avait d’autre choix que de se défendre contre ce qu’il a décrit comme des menaces émanant de l’Ukraine moderne. Le président russe a également envoyé un message aux forces armées ukrainiennes.
« Je vous exhorte à déposer immédiatement les armes et à rentrer chez vous. Tous les soldats de l’armée ukrainienne qui répondront à cette demande pourront quitter librement la zone de conflit et retrouver leurs familles ». Vladimir Poutine a indiqué que la Russie réagirait immédiatement si des forces étrangères tentaient d’interférer avec ses actions et que Moscou essaierait de démilitariser et de « dénazifier » l’Ukraine.
« La Russie ne peut se sentir en sécurité, se développer et exister avec une menace constante émanant du territoire de l’Ukraine moderne », a-t-il déclaré.
Désapprobation en cascade
L’invasion de l’Ukraine déclenchée jeudi par le président russe Vladimir Poutine suscite une vague de condamnations, principalement chez les Occidentaux, qui ont annoncé de nouvelles sanctions, mais également de la Turquie, et jusqu’au scepticisme de l’Iran, mais la compréhension de la Chine.
Joe Biden, pour lequel le maître du Kremlin va devenir « un paria sur la scène internationale », a annoncé des restrictions dans les exportations de produits technologiques vers la Russie.
Les sanctions américaines visent aussi les principales institutions financières russes, ainsi que plusieurs grandes entreprises et des oligarques. Les Etats-Unis défendront « le moindre pouce de territoire de l’Otan », a-t-il en outre assuré. Mais ils n’enverront pas de troupes en Ukraine. Le Pentagone dépêchera toutefois quelque 7.000 soldats de plus en Allemagne.
« Au nom de l’humanité, ramenez vos troupes en Russie! », a demandé à Vladimir Poutine le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres.
Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunit vendredi à 20H00 GMT pour voter sur un projet de résolution des Etats-Unis et de l’Albanie condamnant l’invasion de l’Ukraine par la Russie et lui réclamant un retrait immédiat de ses troupes, un texte voué à l’échec en raison du droit de veto de Moscou.
Les dirigeants des 27 pays de l’UE ont pris des sanctions « massives » contre la Russie dans les secteurs de l’énergie, de la finance et des transports.
« Les dirigeants russes devront faire face à un isolement sans précédent », a promis la présidente de la Commission Ursula von der Leyen. C’est le train de sanctions le « plus sévère jamais mis en oeuvre » par l’UE, a affirmé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.
La Chine « comprend les préoccupations raisonnables de la Russie en matière de sécurité », a réagi le ministre des Affaires étrangères, Wang Yi