Ituri : Thomas Lubanga pris « en otage » par une faction des miliciens CODECO à Djugu

L’information se confirme petit à petit. Thomas Lubanga, ancien chef de guerre et actuellement coordonnateur de la structure « Task Force », ayant pour mission de paix et de réconciliation des groupes armés en Ituri a été pris en « otage » par un groupe d’éléments identifiés à la milice CODECO, à Petsi, dans le territoire de Djugu, en Ituri, province secouée par les violences armées.

À Djugu, plusieurs sources locales confirment cet enlèvement à POLITICO.CD. Selon un membre de la société civile locale, Thomas Lubanga a été arrêté avec cinq de ses collaborateurs, composés essentiellement des anciens chefs rebelles dépêchés par la présidence de la RDC pour négocier avec les miliciens CODECO et d’autres bastions rebelles qui écument le territoire de Djugu, en Ituri.

Cette délégation, renseignent les médias locaux, était en pleine mission de sensibilisation à Bambu dans le même territoire où elle a même tenu un meeting populaire.

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« Après le meeting, Thomas Lubanga et ses compagnons ont émis le vœu d’échanger avec la faction de la milice CODECO active dans la zone pour les pousser à adhérer au processus de paix. Alors qu’il étaient en pleine réunion, un hélicoptère de l’armée loyaliste a surgi dans la zone et a commencé à bombarder des positions rebelles, ce qui a crée la colère de leurs responsables et ils ont décidé d’arrêter Thomas Lubanga et ses amis qu’ils ont amené vers une destination jusque-là inconnue », a témoigné un journaliste à Bunia.

Dans un audio parvenu à POLITICO.CD, et faisant le tour de la toile, dont la voix est identifiée à un porte-parole de la CODECO, cet élément belliciste affirme les mêmes faits. Pour lui, la décision de détenir Thomas Lubanga et ses compagnons a été prise après que l’armée ait procédé à des bombardements aériens de leurs positions au moment où ils étaient en pleine négociation.

Et, ajoute-t-il, « d’ailleurs nous avons protégé les gens de Task Force, si non ils allaient peut-être mourrir dans les bombardements et les médias allaient nous accuser de les avoir tué. Ils ne sont pas torturés, nous ne leur ferons aucun mal, ils sont en sécurité ».

Dans la foulée, la milice CODECO qui a préalablement refusé toutes négociations avec les autorités, veut des réponses claires à leurs revendications dont la libération de tous les prisonniers Lendu détenus à Bunia et ailleurs.

Serge SINDANI

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