Djugu : Des maisons « brûlées et près de 40 civils tués » en 2 jours d’attaques armées

Près de 40 personnes sont mortes dans une succession d’attaques armées menée pendant deux jours, du lundi au mardi 15 février 2022, par les assaillants identifiés à la milice CODECO, dans plusieurs localités du territoire de Djugu (Ituri), en proie aux exactions terroristes depuis 2017. Des sources locales renseignent à POLITICO.CD que des rebelles ont investi, mardi, les localités d’Abombi et Abelkoze dans le secteur de Banyali-Kilo où plus de 20 civils ont été tour à tour massacrés.

Lundi, au moins 11 personnes sont mortes dans une autre attaque de cette même milice aux villages lacustres de Muvaramu et de Kango. Des sources locales ont indiqué que, dans leur sale forfaiture, ces hommes armés ont mis le feu à plusieurs habitations.

Les mêmes sources de la société civile locale soulignent que les rescapés de ces attaques et la population des localités proches ont pris des embarcations pour quitter la zone envahie par ces assaillants.

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Les miliciens de la CODECO, munis de fusils et d’armes blanches, sont partis de leur bastion vers les villages Assada et Alagyi, rapporte, pour sa part, la Radio Okapi. Ils sont descendus lundi soir jusqu’aux pieds du Mont Bleu, qui longe une dizaine de localités au bord du lac Albert.

Ils ont surpris les pêcheurs qui exerçaient leurs activités de pêche par des tirs nourris d’armes. « C’était la débandade totale », cite la Radio Onusienne en RDC qui informe cependant, qu’au village de Muravamu, on a enregistré trois morts, dont un militaire qui s’était détaché de sa position et dans la localité voisine de Kango, ces miliciens ont tué huit personnes et incendié plusieurs maisons de pêcheurs. « Ils se sont livrés au pillage de poissons salés, qui se trouvaient sur les étalages et d’autres stockés dans des maisons » racontent les rescapés.

Placée sous l’administration militaire depuis mai 2021, la province de l’Ituri n’a pas encore retrouvée la paix. Les exactions des groupes armés se sont multipliées contre les civils ces deux derniers mois dans le territoire de Djugu et celui d’Irumu. Les sites des déplacés sont de plus à plus ciblés.

Dans une déclaration faite mardi à Bunia, davant la presse locale, la coordination de la société civile de l’Ituri a demandé au chef de l’État Félix Tshisekedi de remplacer certaines autorités militaires dont le gouverneur, lieutenant-général Luboya N’kashama pour « inefficacité », car, ont estimé les forces vives, depuis leur prise de fonction « rien n’a changé » dans cette partie tourmentée du pays.

Serge SINDANI

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