Jules Alingete : « Il faut que nous puissions quitter un État où le jour nous parlons contre la corruption et la nuit nous mangeons avec »

Intervenant à la conférence débat organisée à l’ambassade de Belgique en marge de la journée internationale de lutte contre la corruption, l’inspecteur en chef de l’inspection générale des finances (IGF) a des mots durs pour évoquer le niveau de corruption en République démocratique du Congo. Jules Alingete Nkey estime que la RDC est un État où « le jour nous parlons contre la corruption et la nuit nous sommes entrain de manger avec ». Pour le responsable de l’IGF, c’est d’ailleurs ce qui pendant longtemps a caractérisé les responsables de la RDC.

« Il faut que nous puissions quitter un État où le jour nous parlons contre la corruption et la nuit nous sommes entrain de manger avec la corruption. C’est ce qui pendant longtemps a caractérisé les responsables de notre pays qui ont parlé de la corruption mais qui n’étaient même pas convaincu. Nous sommes dans un pays où les gens ont normalisé la corruption parce qu’ils y trouvent leur compte. Les gens vivent avec la corruption. Les gens parlent de la corruption sans être convaincu de combattre la corruption. La corruption a même des alliés aux côtés des hauts responsables de l’État et pour combattre la corruption, il faut être aguerris. On a pas à faire à des moindres. Il faut aller plus haut », dénonce-t-il.

Evoquant le climat des affaires en RDC, Jules Alingete affirme qu’il est « impensable que nous puissions faire suffisamment de pas sur ce domaine si nous n’arrivons pas à discipliner l’administration fiscale. Il n’y a pas qu’un problème de réformes mais nous pensons beaucoup qu’il y a la discipline qu’il faut mettre dans l’administration fiscale ».

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Jules Alingete en veut aussi à la justice congolaise. « Lorsqu’au niveau de la justice c’est le plus fort, le plus nanti qui gagne, lorsque la justice apparaît de plus en plus comme une sauce qui est préparée selon les ingrédients qu’on y met et on arrive à une solution, il est très difficile de parler du climat des affaires », dit-il.

Stéphie MUKINZI

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