EPST : Non pris en charge par l’État, pas assez de bancs ni bibliothèque, les enseignants et élèves de l’EP Moba de Bibwa crient au secours

L’école primaire Moba, située dans les confonds de Kinshasa, dans la commune de la N’sele, est abandonnée à son triste sort. Établissement public, l’avenir de cette école au cœur du bidonville du quartier Bibwa, ne tient qu’à la conscience professionnelle mieux au sens du patriotisme de ses enseignants.

En effet, le professionnel de la craie blanche de cette école pourtant de l’Etat, ne sont toujours pas prise en charge par le Gouvernement congolais et ce, depuis le début de la gratuité de l’école primaire en 2020.

Une situation qui pousse les enseignants et les élèves de cette école à crier au secours. Dernièrement, ils ont même lancé un SOS à la première dame de la RDC, Dénise Nyakeru Tshisekedi, avec « l’espoir » de bénéficier d’elle du soutien tant financier que matériel. Surtout, pour qu’elle plaide auprès des autorités compétentes question de faire décanter la situation.

Des latrines sales

L’EP Moba traine derrière elle toute une kyrielle de problèmes. Les installations hygiéniques sont presque devenues de foyers de microbes. Ne bénéficiant pas de frais de fonctionnement, un enseignant confie à POLITICO.CD qu’il est aussi « impossible » pour l’école de se doter régulièrement de détergent.

« Nous voulons bien entretenir les toilettes. Quand déjà nous ne bénéficions même pas d’un dollars américains comme frais de fonctionnement venu du Gouvernement et avec des enseignants non payés, il nous est sincèrement impossible de tenir », confie-t-il.

Enseigner « gratuitement »

Aucun de ses enseignants n’est payé par l’État congolais qui a pourtant décrété la fin de la prise en charge des enseignants par les parents. Ils sont une dizaine, ils déplorent « enseigner gratuitement » depuis déjà deux ans. Les enseignants de cette école de sept salles et près de 250 élèves crient au secours.  

« Nous enseignons gratuitement. Les enfants que nous encadrons, cet avenir que nous formons, c’est cela servir dignement notre pays. Malheureusement pour nous, nous sommes abandonnés par l’État. Toute notre revendication, après les travaux de Mbuela Lodge avec le banc syndical, est qu’en janvier notre école soit alignée sinon ce sera suicidaire pour nous, nos familles et élèves », nous dit Décris Bwanaga, directeur de cet établissement scolaire.

A la première dame…

Parmi les demandes des élèves et enseignants de cette école publique adressées à l’épouse du Chef de l’État, il y a notamment la rénovation de ses installations, la dotation en bancs et la construction d’une bibliothèque. Pour Décris Bwanga, la contribution de la Première Dame Denise Nyakeru Tshisekedi sera « d’une importance capitale » puisque l’école encadre les enfants issus de familles démunies.

« À la très distinguée Première Dame Denise Nyakeru Tshisekedi qui a fait de l’éducation l’un des piliers de son combat à travers la fondation DNT, nous attendons beaucoup d’elle. En Afrique, l’éducation des enfants est tributaire en grande partie de la maman. C’est pourquoi nous demandons à maman Nyakeru de venir elle même visiter pour voir le désastre qu’il y a ici. Si elle nous aide avec des plaidoyers auprès des autorités pour que nous soyons mécanisés, ce sera salutaire pour nos familles et pour élèves. Nous lui prions également de renover nos installations hygiéniques, de nous doter de bancs et d’une bibliothèque », conclut le responsable de cette école.

Olito MUKINZI, Contributeur

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