Congo Hold-up : Félix Tshisekedi, « avec l’aide des experts américains », va récupérer les millions USD « volés » par la famille Kabila (Herman Cohen)

Alors que la République démocratique du Congo est dans la fièvre de l’effet boomerang des révélations troublantes contenues dans l’enquête « Congo Hold up », le diplomate américain Herman Cohen annonce que le Président Félix Tshisekedi « va maintenant récupérer » les millions de dollars USD « volés au trésor public par la famille Kabila ».

« La nouvelle agence anti-corruption du président Tshisekedi, avec l’aide d’experts américains du secteur privé, va maintenant procéder à la récupération des millions de dollars volés au trésor public par la famille Kabila », annonce le diplomate américain sur son compte Twitter.

« Fixation haineuse sur la personne de Kabila »

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En réaction aux accusations du rapport porté par plusieurs médias et organisations, éclaboussant l’ancien « Raïs », le camp Kabila dénonce ce qu’il qualifie de « fixation haineuse » sur la personne du Président honoraire. Dans un communiqué de presse dont une copie est parvenue à POLITICO.CD, Barbara Nzimbi, sa conseillère en communication, juge « difficile à comprendre » les accusations « non fondées » à comparer au bilan de la gestion « salvatrice de ce signe fils » d’Afrique qui a rendu « ses lettres de noblesse » à la RDC.

« Après les Panama, Pandora papers et autres qui ont exposé différentes
pratiques financières dans le monde entier et cité différentes personnalités,
il est étonnant que cette enquête ne cible que la personnalité du Président
honoraire de RDC. Cette fixation haineuse de certains médias et associations sur la personne du Président honoraire que certains ont conceptualisé en « Kabilabashing », toujours les mêmes et provenant du même espace géopolitique, est difficilement compréhensible  quand on met en face de ces accusations non fondées, le bilan de la gestion salvatrice de ce digne fils d’Afrique qui a rendu ses lettres de noblesse à la République Démocratique du Congo à
savoir: pacifi cation-réunifi cation- Constitution de 2006-démocratisation avec trois cycles électoraux-relance économique et alternance pacifi que historique », dénonce la conseillère en communication de Joseph Kabila.

Dans le même communiqué, Barbara Nzimbi dément toutes les allégations contenues dans ce rapport et appelle les congolais à ne pas « succomber à cet énième tentative de décrédibilisation ».

« Le peuple Congolais est appelé à ne pas succomber à cet énième tentative
de décrédibilisation et non la dernière, à demeurer dans la vigilance tous azimuts et dans la sagesse patriotique face à cet acharnement injustifié de puissances occultes qui n’ont jamais digéré les choix courageux de souveraineté opérés sous la Présidence de Joseph Kabila notamment en matière électorale et minière », lit-on.

L’enquête en question…

Des entreprises appartenant à la famille et aux amis de l’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, ont reçu des millions de dollars de fonds publics via leurs comptes bancaires, selon la plus grande fuite de données d’Afrique, annonce la BBC.

Des millions de dollars ont alors été retirés des comptes publics en en espèces pour ensuite être déposés à des comptes des proches de l’ancien président Joseph Kabila. C’est ce qu’affirme une enquête de la BCC qui dit s’appuyer sur « plus grande fuite de données d’Afrique » jamais connue. Selon la radio britanique, les faits se passent pendant que Joseph Kabila est encore président. « Il a refusé de répondre à nos questions sur les transferts », dit la BCC.

La fuite dont fait allussion la BBC comprendrait plus de trois millions de documents et d’informations sur des millions de transactions de la banque BGFI (Banque Gabonaise et Française Internationale), qui opère dans plusieurs pays africains et en France. La média français d’investigation Mediapart et la Plateforme des ONG pour la protection des lanceurs d’alerte en Afrique (PPLAAF) ont obtenu l’information, dit la BCC.

« BBC Africa Eye a eu accès aux preuves, dans le cadre d’un consortium appelé Congo Hold-up, coordonné par le réseau médiatique European Investigative Collaborations (EIC) », affirme la radio Britannique.

Toujours selon la BCC, une société privée, Sud Oil, a reçu près de 86 millions de dollars de fonds publics de novembre 2013 à août 2017. « Ceux-ci comprennent au moins 46 millions de dollars du régulateur bancaire de la RD Congo, la BCC, 15 millions de dollars de la société minière d’État Gécamines et 1,3 million de dollars de l’organe électoral du pays, la Ceni », affirme la BBC. « La seule information que la BBC a trouvée de la fuite concernant ces paiements était une facture d’un peu plus d’un million de dollars de la Ceni à Sud Oil pour des produits pétroliers », ajoute-t-elle. Par ailleurs, toujours selon la BBC, la commission électorale, la Ceni, a payé à Sud Oil 1 million de dollars pour les produits pétroliers. « La BBC n’a trouvé aucune preuve que Sud Oil faisait du commerce de produits pétroliers à l’époque ».

Le directeur général de la filiale RD Congo de BGFI, BGFI Banque RDC, de 2012 à 2018 était Francis Selemani, le frère adoptif de Joseph Kabila.

La sœur de M. Kabila, Gloria Mteyu, détenait 40 % de l’opération BGFI en RD Congo, créée en 2010. « L’épouse de M. Selemani, Aneth Lutale, détenait 80 % de Sud Oil et Mme Mteyu détenait les 20 % restants de 2013 à 2018. Des millions de dollars ont été transférés des comptes BGFI de Sud Oil vers les comptes BGFI d’autres sociétés privées. Certains d’entre eux appartenaient à des parents ou à des associés commerciaux de M. Kabila, qui a été président de 2001 à 2019 », détaille la BBC.

Stéphie MUKINZI

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