RDC : « Toutes mauvaises pratiques, tout ce que nous avons combattu sous Kabila a refait surface » (Delly Sesanga)

Delly Sesanga, député national et Président national du Parti « Envol » ne fait plus partie de l’Union sacrée, coalition politique formée autour du Président de la République, Félix Tshisekedi. Intervenant sur TopCongo FM, l’élu de Luiza, dans le Kasaï-Central, ne cache plus son indignation et ses remords. « Toutes les mauvaises pratiques » reprochées à Joseph Kabila par l’opposition, « ont refait surface », regrette-t-il avant de rappeller que l’Union sacrée a été créée en réponse à la « mauvaise gouvernance » du passé.

« Toutes les mauvaises pratiques, tout ce que nous avons combattu pendant le régime Kabila a refait surface. Nous avons créé l’Union sacrée en réaction à la mauvaise gouvernance passée », dit-il.

Se pointant parmi les députés qui « ont lutté » pour doter la RDC d’une loi sur l’opposition, garantissant ainsi le débat au sein du Parlement, Delly Sesanga fait remarquer notamment que « l’habitude » des motions incidentielles à l’Assemblée nationale, « réapparaît avec force ».

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« Je suis parmi les députés qui ont lutté pour la mise en place de la loi sur l’Opposition et nous avons beaucoup lutté pour qu’il y ait évidemment débat au sein de l’Assemblée nationale. Mais aujourd’hui, l’habitude des motions incidentelles que nous avions dénoncées à l’Assemblée nationale réapparaît avec force », regrette-t-il.

En illustration, Sesanga note que « cela s’est passé avec le dossier RAM où il y avait une motion de défiance, mais qui a été défenestrée par une motion incidentielle ».

Il souligne aussi que « quand on a discuté sur la loi organique de la CENI, on fait des amendements mais le président du bureau de l’Assemblée nationale a créé un scandale. Conformément à notre règlement intérieur, quand le rapport vient de la commission, le député peut faire un amendement d’ajout ou de suppression. Et non le contraire. On ne dit pas que quand c’est adopté par la commission PAJ, on ne peut plus faire des amendements. C’est la violation du droit d’initiatives des parlementaires ».

Toujours concernant la loi, Delly Sesanga pense que « dans un pays véritablement indépendant où la justice est totalement indépendante, une telle loi devrait être déboutée par la Cour constitutionnelle, la declarant non conforme parce qu’elle viole le droit d’initiative des parlementaires . C’est justement ce gangstérisme parlementaire que nous avons combattu surtout avec Mabunda ».

Des conseillers « flatteurs »

Le leader du Parti « Envol » accuse certains conseillers du Président Tshisekedi d’être des « flatteurs ». Pour lui, faisant référence à la mobilisation observée le jeudi 4 novembre à l’occasion du retour de Félix Tshisekedi au pays après une tournée diplomatique en Occident, ces conseillers « flatteurs » poussent le Président de la République à « renouer avec les pratiques de la deuxième République ».

« Il y a des conseillers flatteurs qui proposent au président de la République de renouer avec les pratiques de la deuxième République. Ça ne se fait pas dans une démocratie », râle-t-il.

Stéphie MUKINZI

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