Félix Tshisekedi veut un audit des « six vastes concessions forestières » de Tradelink SARL octroyées par Nyamugabo

Lors de la réunion du conseil des ministres tenue vendredi 15 octobre, le président Félix Tshisekedi a indiqué vouloir un audit des vastes concessions forestières de la République Démocratique du Congo. Il veut examiner la légalité de plusieurs contrats et finalement suspendre tous ceux-là qui présenteraient « des doutes. »

En RDC, la société Tradelink SARL possède au moins six concessions, couvrant un total de 1,38 million d’hectares. Selon Reuters, c’est l’ancien ministre en charge de l’environnement Claude Nyamugabo, cadre actif du PPRD, parti politique cher à Joseph Kabila, qui a attribué ces vastes portions des terres à Tradelink SARL, en date du 12 Septembre 2020.

Félix Tshisekedi veut voir clair. Il a fait part aux ministres de son vœu pour un examen minutieux de la légalité des contrats de la société Tradelink SARL. Consulté par POLITICO.CD, le compte-rendu de la dernière réunion des ministres, publié samedi, a cité le chef de l’État, soulignant avoir reconnu que « les concessions de Tradelink dépassent la limite de 500.000 ha autorisées par entreprise. »

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Et d’indiquer : « Félix Tshisekedi a demandé à l’actuelle ministre de l’environnement Ève Bazaiba de faire le point sur les emplacements exacts et les finances de toutes les concessions forestières en RDC, et de suspendre tous les contrats en attendant le résultat de l’audit ».

Le groupe environnemental Greenpeace se félicite pour sa part de l’appel à l’audit des concessions forestières lancé par le président Tshisekedi et espère une suite favorable réalisée par une une commission indépendante. « même s’il est un peu tard, il vaut mieux tard que jamais », a déclaré la représentante de Greenpeace Irène Wabiwa à Reuters, qui n’a pas pu contacté à l’immédiat Tradelink et Nyamugabo.

Ève Bazaiba veut, de son côté, améliorer la gouvernance de l’environnement. Elle a, pour ce faire, annoncé, en Juillet, l’intention de lever un moratoire de 19 ans sur les nouvelles concessions forestières industrielles, et de créer un régulateur pour le marché du carbone du pays et de rapprocher les données entre les agences impliquées dans le secteur de l’environnement.

La République Démocratique du Congo abrite 60% de la deuxième plus grande forêt tropicale du monde. Le pays joue un rôle essentiel dans la régulation du climat de la terre. Cependant, des groupes de conservation affirment que la corruption et la mauvaise gouvernance rendent ces forêts vulnérables à l’expansion de l’agriculture et à l’exploitation forestière illégale.

Serge Sindani

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