RDC : Denis Kadima n’est pas encore président de la CENI

Contesté par l’Église Catholique, l’Église Protestante et une partie de l’opposition, Denis Kadima a été entériné à la tête de la Commission nationale indépendante (CENI) à l’issue d’un processus houleux à l’Assemblée nationale. Néanmoins, tout n’est pas fini. Explication.

Ce qui est fait jusque-là. Les religieux n’ont pas trouvé un accord consensuel sur la désignation du président de la Commission électorale en RDC. Deux confessions sur les six ont boudé le choix de la personne de Denis Kadima, expert électoral de 60 ans, qu’ils jugent être proche du président Félix. Les Catholiques et les protestants accusent par ailleurs ce dernier d’être le « fruit » d’une corruption des autres confessions. Une position que les six autres confessions rejettent. Arguant la charte qui les relie, a été respectée. En effet, celle-ci, dans son article 17, stipule qu’en cas de désaccord, les huit confessions à qui incombe la tâche de désigner le dirigeant de la Commission électorale soit désigné par un vote. Un vote durant lequel chaque confession vaut une voix.

Les six confessions ont donc remis leur rapport désignant Denis Kadima comme candidat à l’Assemblée nationale. Christophe Mboso, président de la Chambre basse, a entériné, à l’issue d’un vote à main levée, le PV de désignation déposé par les six confessions religieuses soutenant Denis Kadima. La séance s’est déroulée lors d’une séance chahutée, sous les sifflets des députés de l’opposition.

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Toutefois, l’entérinement de Denis Kadima par l’Assemblée nationale ne signifie pas que ce dernier est d’ores et déjà Président de la CENI. Il doit encore attendre que le président Félix Tshisekedi promulgue cette décision. Une étape qui n’est pas évidente. En effet, l’année dernière, Ronsard Malonda, candidat soutenu par la coalition de l’ancien président Joseph Kabila, a vu l’actuel Chef de l’État s’opposer à son entérinement, ce qui avait relancé les discussions pour aboutir à la situation actuelle. Saisi par l’Assemblée nationale, le Chef de l’Etat n’a pas réservé une suite favorable à la correspondance de la présidente de l’Assemblée nationale lui demandant d’investir Ronsard Malonda comme prochain président de la CENI. « Votre lettre n’est accompagnée d’aucun soubassement, notamment les procès-verbaux de désignation et d’entérinement et tous autres documents y relatifs », avait écrit Félix Tshisekedi à Jeannine Mabunda, présidente de la Chambre basse à l’époque.

Un après, la situation reste quasi-identique autour de cette désignation. Néanmoins, à la différence de la désignation de Ronansard Malonda, la candidature Denis Kadima est soutenue par les Kimbaguistes. Egalement, dans une interview sur la chaîne américaine VOA, le président Tshisekedi avait déploré que ce deuxième round de désignation s’éternise. Il a fait remarquer qu’il envisage déjà d’autres pistes pour décanter la situation. « C’est une occasion pour moi de lancer un appel aux confessions religieuses de se mettre en ordre. Parce que les politiques c’est nous. Pourquoi ça coince ? Les politiques sont prêts. A l’occasion de mon dernier séjour à Lubumbashi, avant de venir à New-York, j’ai reçu le président de l’Assemblée nationale et je lui ai donné les instructions claires. Si ça continue à coincer dans les confessions religieuses, qu’on interroge l’Assemblée nationale. C’est elle qui définira la marche à suivre. Si elle rejette, on recommencera le processus », a expliqué le Président Félix Tshisekedi.

Par ailleurs, si la présidence de la CENI semble être réglée, nonobstant les protestations, d’autres postes de la Commission électorale ne sont toujours pas comblés. Il s’agit notamment de la deuxième vice-présidence, la Questure et un poste de membre sont toujours à pourvoir. Tous les trois postes reviennent à l’opposition, notamment la coalition de Joseph Kabila, qui a boudé cette désignation. Une chose est sûre, les discussions iront bon train les prochains jours autour de ces désignations loin d’être effectives.

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