Le cuivre de la RDC au cœur d’un échange entre le groupe BHP et Ivanhoe

Classée 4ème parmi les principaux pays producteurs de mines de cuivre dans le monde de 2010 à 2020 (en 1000 tonnes métriques), selon un rapport de l’entreprise « STATISTA » spécialisée en fourniture de données sur le marché et les consommateurs, la République Démocratique du Congo (RDC) fait l’objet d’une convoitise par le groupe BHP, pour son cuivre.

D’après la société financière, de logiciels, de données et de médias, Bloomberg qui livre, ce mardi 5 octobre, cette information, « le groupe BHP est en pourparlers sur l’achat d’un projet de cuivre en République démocratique du Congo, marquant une rupture radicale avec la politique de la plus grande société minière du monde consistant à éviter les juridictions à risque ».

Bloomberg révèle que le mineur basé à Melbourne est en discussions préliminaires avec Ivanhoe Mines Ltd. du milliardaire Robert Friedland pour acheter dans Western Foreland, un immense territoire d’exploration voisin de la mine Kamoa-Kakula d’Ivanhoe, selon des personnes proches du dossier, qui ont demandé, avance-t-elle, à ne pas être identifié comme les discussions sont privées. À l’en croire, il n’y a aucune garantie que BHP va conclure un accord avec Ivanhoe, et d’autres sociétés minières sont également intéressées par le projet.

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À ce propos, selon Bloomberg, Ivanhoe a déclaré dans une réponse par courrier électronique qu’il ne commentait pas des négociations spécifiques. Un porte-parole de BHP a déclaré, apprend-t-on, que la société refusait de commenter les rumeurs et les spéculations du marché.

Cependant, les actions d’Ivanhoe ont augmenté jusqu’à 10% lundi, la plus forte progression intrajournalière depuis juin de l’année dernière.

« Une incursion dans une nation émergeant de décennies de conflit marquerait un changement de stratégie pour BHP, qui a opéré principalement dans les pays plus développés ces dernières années. La société a vendu son dernier actif minier en Afrique – les droits de développer un gisement de minerai de fer en Guinée – à Friedland en 2019 alors qu’elle se concentrait sur l’Australie, le Canada et le Chili », note le média.

Au cours du mandat de 18 mois du PDG Mike Henry, relève ce média, la position de BHP s’est assouplie. On se rend compte, développe-t-il, que pour avoir accès aux meilleurs gisements minéraux pour la transition énergétique mondiale, l’entreprise doit opérer dans des juridictions plus risquées. « BHP a déplacé son siège social d’exploration au centre de financement de Toronto cette année », lit-on.

Bloomberg renseigne même que BHP est particulièrement optimiste sur le cuivre, un métal utilisé pour le câblage essentiel à la décarbonisation. Comme ses principaux rivaux, indique-t-il, BHP s’attend à une augmentation de la demande, tandis que l’offre à long terme semble limitée en raison d’un manque de développement de nouvelles mines et alors que la croissance du principal producteur chilien ralentit en raison de la détérioration de la qualité du minerai et des énormes charges d’investissement.

La RDC allèche Bloomberg

L’intérêt que porte BHP au cuivre congolais est donc typique à son changement de stratégie. Cela s’est expliqué notamment lors que BHP a déjà montré plus d’appétit pour le risque en prenant une participation dans le développeur de mines de cuivre en Équateur SolGold Plc, parier sur la RDC. « Alors que le pays est la plus grande source de cobalt et le plus grand producteur de cuivre d’Afrique, la corruption dans l’industrie a maintenu le pays parmi les plus pauvres du monde », note le média Bloomberg.

« Les défis de la RDC sont mis en évidence par la mine Kamoa-Kakula d’Ivanhoe, qui a commencé à fonctionner plus tôt cette année. Bien qu’il s’agisse de l’une des mines de cuivre à la plus haute teneur au monde, avec le potentiel de devenir l’une des plus importantes, les entreprises chinoises ont aidé à la financer car les rivaux occidentaux étaient dissuadés par les risques associés au pays », fait observer Bloomberg.

Ivanhoe souligne, cite la même source, la présence de BlackRock Inc. et de Fidelity dans son registre des actionnaires comme soulignant la transparence des opérations de la société basée à Vancouver en RDC.

Par ailleurs, Bloomberg a rappelé que Friedland, fondateur et coprésident exécutif d’Ivanhoe, a fait fortune grâce à un projet canadien de nickel et était à l’origine d’une énorme découverte de cuivre et d’or en Mongolie qui est maintenant exploitée par le groupe Rio Tinto.

Hervé Pedro

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