Massacres dans l’Est : Dr Mukwege insiste sur le recours à la justice transitionnelle comme gage d’une paix durable

Le Dr Denis Mukwege s’est indigné contre les tueries commises au Nord-Kivu et en Ituri le 27 août et le 3 septembre dernier dans les territoires de Beni et d’Irumu, attaques attribuées aux miliciens des Forces Démocratiques Alliées (ADF) pendant l’état de siège instauré dans de deux provinces.

Ces miliciens ont tué au moins 19 civils à Beni et ont massacré au moins 30 civils par armes blanches et armes contondantes dans le territoire d’Irumu. À cet effet, le Docteur de Panzi estime que cette situation tragique et scandaleuse n’est plus supportable.

Dans une déclaration rendue publique dont une copie est parvenue à POLITICO.CD ce vendredi 10 septembre, Denis Mukwege a indiqué que sous d’autres cieux, la commission de ces crimes les plus graves mobiliseraient l’intervention de la justice pénale internationale, mais au sein d’une communauté internationale où règne la loi du « deux poids deux mesures », ces atrocités de masse qui endeuillent la RDC chaque jour se commettent dans une indifférence qui soulève « notre indignation la plus profonde ».

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« Malgré l’état de siège instauré dans le Nord-Kivu et en Ituri, la situation sécuritaire ne semble pas s’améliorer dans ces provinces et la crise humanitaire dramatique que les populations civiles endurent se transforme en une véritable crise de notre humanité », a-t-il déclaré.

Face à l’échec des solutions politiques et sécuritaires, le prix Nobel de la paix, Denis Mukwege pense que le chemin de la paix durable passera par le recours à tous les mécanismes de la justice transitionnelle.

Pour ce faire, il exhorte le Président de la République, Félix Tshisekedi à faire preuve de réelle volonté politique pour faire placer la lutte contre l’impunité et le recours à la justice transitionnelle au cœur de la stratégie de sortie de la MONUSCO.

En même temps, il l’invite à solliciter l’aide des Nations Unies et l’adoption d’une résolution du Conseil de Sécurité pour mettre en place sans tarder une équipe d’enquêteurs intégrée au Bureau Conjoint des Nations Unies pour les Droits de l’Homme, comprenant entre autres des experts en anthropologie médico-légale pour exhumer les nombreuses fosses communes à l’État du pays et collecter et préserver les éléments de preuve d’actes susceptibles de constituer des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et des crimes de génocide perpétrés en RDC.

Pour l’homme qui répare les femmes, le temps est venu pour Félix Tshisekedi de concrétiser son engagement à faire adopter une stratégie nationale holistique de justice transitionnelle et à demander de manière expresse aux Nations Unies l’établissement d’un Tribunal Pénal International pour la RDC et le soutien à la mise en place de chambres spécialisées mixtes pour rendre justice aux victimes des crimes les plus graves et mettre fin à la culture de l’impunité qui alimente les conflits dans le pays depuis les années 1990.

Christian Okende

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