Immersion au cœur de la Fraude douanière en RDC

INTRODUCTION. Élément vital de politique publique et économique en République démocratique du Congo, les douanes contribuent à elles-seules, selon des sources concordantes, jusqu’à hauteur de 40% dans le budget national, ce qui en fait un enjeu majeur. L’actuel budget annuel du pays tourne autour de 5 à 6 milliards de dollars américains. Les douanes sont donc également un domaine juteux. Mais à l’image du pays, gangrené par la corruption et le clientélisme, les douanes ne sont pas épargnées. La Direction générale de douanes et assises (DGDA) est la police des douanes en RDC. Mais elle aussi est malade. Nouvelles mises en place, changement d’équipes dirigeantes, modernisation, informatisation, des initiatives pleuvent depuis l’indépendance de la RDC en 1960 pour la rendre non seulement efficace, mais également pour éradiquer la corruption endémique en son sein.  

En 2016, le Directeur général de la DGDA, Déo Rugwiza, avait lui-même ouvertement dénoncé la fraude douanière à grande échelle au poste frontalier de Mahagi, à 175 km au nord de Bunia (Ituri). Selon M. Rugwiza, l’entreprise Ingenieria et innovation basée en Ituri aurait fait entrer de force des camions citernes de carburant importé de l’étranger sans rien payer à l’État. Des accusations que rejetteront les responsables de l’entreprise incriminée. L’affaire avait tout de même relancé le débat sur la problématique de l’efficacité des mécanismes mis en place pour lutter contre la fraude douanière en RDC.

L’arrivée du président Félix Tshisekedi a auguré une ère nouvelle. Le nouveau Chef de l’État a juré de mettre fin à la corruption endémique dans tous les secteurs publics. Il est par ailleurs soutenu par la Communauté internationale, en l’occurrence les États-Unis. Cependant, la situation, au regard de notre enquête, semble continuer. Déo Rugwiza, tantôt présenté comme réformateur, est décédé le 14 avril 2020. Il est remplacé à la tête de la DGDA par Jean-Baptiste Nkongolo Kabila, jugé très proche de l’actuel président congolais. Mais cette mutation a-t-elle occasionné des réels changements au sein des structures douanières ? Y -a-t-il eu évolution ?

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La réponse n’est pas simple. Tant, dans leur composition, les douanes congolaises sont constituées des labyrinthes qui se ramifient et impliquent des dizaines des structures tant privées que publiques, et qui ont chacune des problèmes de fonctionnement. POLITICO.CD a tenté de s’imprégner de la réalité douanière en RDC en s’immergeant dans le fonctionnement du port de Matadi, notamment dans le secteur d’importation, dédouanement et commercialisation des biens de première nécessité.  L’aventure nous amène au cœur des réalités insoupçonnées, aussi choquantes qu’invraisemblables, qui interpellent au plus haut point.

Les 5 actes à suivre dans cette série:

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