Élections de 2023 et réformes de la CENI : quand les inquiétudes font tâche d’huile

A l’approche de 2023, plusieurs débats animent l’actualité politique en RDC. Si le glissement n’est pas totalement au centre de discussions, les réformes de la commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) continuent par contre à défrayer la chronique.

En effet, ces réformes électorales déjà amorcées à l’assemblée nationale et le dépôt des candidatures pour la présidence de la centrale électorale dans les rangs des confessions religieuses depuis quelques mois alimentent l’actualité et discussions dans l’Agora politique du pays.

La nouvelle loi portant organisation et fonctionnement de la CENI récemment adoptée par le Parlement n’inspire pas unanimement confiance.

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La politisation de la CENI

Réagissant à ce sujet le 21 juin dernier, la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) estime que ladite loi « ne garantit en rien la crédibilité des élections à venir ».

« L’option de la politisation de la CENI avec la prédominance de la nouvelle majorité au pouvoir, adoptée au parlement ne rassure pas tous les acteurs politiques et sociaux et ne garantit pas un processus électoral crédible. Ce qui porte les germes de contestation et de crises de légitimité qui fragilisent davantage la cohesion », disait le SG de la CENCO, l’abbé Donatien Nshole.

La politisation de la CENI, c’est l’inquiétude que partage la CENCO et Martin Fayulu, Président de l’Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (Ecidé).

Depuis quelques jours les partisans de l’ancien candidat à la présidentielle de 2018 manifestent devant l’assemblée nationale pour dire NON à ce qu’ils qualifient de « tentative de s’accaparer de l’organe électoral ».

Des manifestations généralement réprimées par la police en se soldant par des arrestations et détentions des partisans de Fayulu.

Terminer la loi de la CENI et procéder à sa mise en place devient illusoire

Outre Fayulu, le député national Delly Sessanga s’était quant à lui montré sceptique quant à l’issue réservée à la réforme électorale. L’élu de Luiza avait déploré le manque de volonté politique qui caractérise le traitement de la question liée à la réforme électorale.

Pour ce député national, membre de G13, c’est une illusion de penser terminer la loi de la CENI et de procéder à sa mise en place.

« Il devient illusoire de penser terminer la loi CENI et procéder à sa mise en place. 2023 de plus en plus incertain », avait-il déploré.

Peu avant, dans une interview exclusive accordée à POLITICO.CD le 25 avril dernier, ce député National, l’un des pionniers des propositions des réformes électorales, avait expliqué le contour afin d’organiser des élections crédibles en 2023.

Ce membre du groupe de 13 personnalités qui militent pour les réformes et le consensus autour des élections, avait insisté sur la dépolitisation et l’indépendance de la CENI étant donné que celle-ci est un organe d’arbitrage électoral. Sessanga avait soutenu que l’enjeu de cette réforme est de baliser la voie des élections plus crédibles en 2023, en corrigeant les erreurs de 2011, 2018 tels que présentés entre autres dans le Rapport de la CENI.

Au parlement, la proposition de loi modifiant et complétant la loi organique portant organisation et fonctionnement de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), du député national Christophe Lutundula a été déjà adoptée par les deux chambres et n’attend que sa promulgation par le président Tshisekedi.

Carmel NDEO

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