Éruption du volcan Nyirangongo : Goma a survécu

La ville de Goma, Chef-lieu de la province du Nord-Kivu, a survécu jusque-là. Menacée de destruction par le volcan Nyiragongo qui est entré en éruption en début de soirée du samedi 22 mai 2021, finalement, les laves n’ont pas atteint Goma, tel est le constat de la situation ce dimanche 23 mai.

Surplombant la ville de Goma dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), les récentes activités du Nyiragongo ont détruit complètement les maisons et champs de l’agglomération de Buhene, dans le territoire de Nyiragongo qui est aussi la limite avec la vile de Goma. Bien que le bilan officiel n’est pas encore donné par les autorités, les sources sur place renseignent qu’aucune perte en vie humaine n’est encore signalée jusque-là.

Présentement, les habitants de Goma qui s’étaient déplacés notamment vers le Rwanda voisin, commencent à regagner la ville en masse et certains se dirigent vers Buhene pour constater les dégâts.

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L’aéroport de la ville de Goma n’a pas été touché. L’autorité traditionnelle du royaume de Bakumu, dans le territoire de Nyiragongo, alertait que les laves qui ont détruit Buhene étaient « à quelques mètres de l’aéroport ». Le Mwami Butsitsi signifiait aussi que la localité de Bushara dans le regroupement de Munigi, non loin du bureau de la chefferie de Bakumu était déjà atteint.

#Des milliers de déplacés

Le Rwanda a ouvert ses frontières avec la République Démocratique du Congo laissant ainsi entrer au moins 4000 personnes venues de Goma, selon l’information rapportée par les médias locaux.

La ville de Goma est évacuée indiquent les autorités de la République démocratique du Congo qui s’étaient réunies en urgence autour du Premier Ministre, avec la participation du Gouverneur militaire du Nord-Kivu.

« Nous allons donner de plus amples explications à la population pour la canaliser vers les directions où elle sera en sécurité », a expliqué  le général Constant Ndima, chargé de la gestion de la province depuis l’instauration de l’état de siège dans la région le 6 mai pour lutter contre les groupes armés.

En outre, Patrick Muyaya a annoncé que dès ce dimanche 23 mai, « le gouvernement mettra en place des mécanismes qui permettront d’intervenir. La MONUSCO a été mise à contribution pour appuyer les efforts des autorités congolaises ».

L’électricité a été coupée dans une grande partie de la ville et des centaines d’habitants, souvent en famille, se dirigeaient à pied, à moto ou en voiture vers la frontière congolo-rwandaise.

La population prenait la direction du poste-frontalier avec le Rwanda, dans la partie Sud de la ville, ou la route de l’ouest vers Sake, vers la région congolaise de Masisi.

#Tshisekedi interrompt son séjour en Europe

Le Président de la République Démocratique du Congo Félix Tshisekedi a décidé d’interrompre son séjour en Europe pour rentrer dès ce dimanche 23 mai au pays afin de superviser la coordination des secours aux populations des zones menacées par cette éruption volcanique, apprend-on de la presse présidentielle.

La Présidence fait savoir que le Chef de l’état, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, suit de très près l’évolution de la situation sécuritaire et humanitaire au Nord Kivu suite à l’éruption volcanique survenue ce samedi 22 mai en début de soirée.

« Le Chef de l’Etat témoigne toute sa compassion et son soutien aux populations locales. Il les invite à faire preuve de prudence et de solidarité face à cette catastrophe naturelle », annonce la cellule de communication de la Présidence.

#Nyiragongo, toujours en alerte

La dernière éruption du mont Nyiragongo, l’un des volcans les plus actifs d’Afrique, remontait à 2002. Elle avait fait 250 morts et 120 000 sans-abri à Goma. Ses coulées de lave sont parmi les plus rapides au monde.

Les vulcanologues observaient depuis cinq ans la même activité du volcan que lors des périodes ayant précédé ses éruptions de 1977 et 2002.

Le Nyiragongo est en éruption permanente depuis 2002, ce qui est en fait l’un des volcans les plus actifs au monde. Lors de son éruption, la lave brûlante est poussée vers la surface à partir d’une chambre magmatique située au plus profond du volcan, où elle libère son gaz, se refroidit et redescend.

Ce mouvement convectif perpétuel crée un bruit de grondement comme une chute d’eau, ponctué de fortes explosions de gaz qui propulsent des bombes de lave brûlante à plus de 10 m de hauteur.

Nyiragongo est toujours actif. Les secousses sismiques se font sentir. Les autorités demandent aux habitants de rester prudents et de ne pas rester à l’intérieur des maisons en cas de tremblement de terre. Les dirigeants de l’Observatoire Volcanologique de Goma OVG sont optimistes, mais prudents. Ils estiment la vitesse de la coulée de lave à un kilomètre par heure.

Aux dernières nouvelles,
Le gouvernement par le biais de son Porte-parole Patrick Muyaya, rapporte que: « la coulée de lave a perdu en intensité ». Le Ministre de la communication précise que « l’évaluation de la situation humanitaire est en cours ». Et que: « d’autres communications suivront dans la journée [de ce dimanche]. »

Stéphie MUKINZI | @Stephie_MKZ

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