Sortie mĂ©diatique de Kagame : « les victimes d’un gĂ©nocide sont une fois de plus massacrĂ©s lorsqu’on nie cette Ă©vidence » (J. Shabani)

Le secrétaire général de l'UDPS, Jacquemin Shabani ce 21/07/2011 à Kinshasa, lors d'une conférence de presse. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Paul Kagame n’est plus Ă  l’ombre d’un tollĂ© mĂ©diatique qui s’abat sur lui, depuis l’interview qu’il a accordĂ© aux mĂ©dias français RFI et France24. Le PrĂ©sident Rwandais a niĂ© qu’il n’y a pas eu des crimes au Congo » comme le dĂ©montre le Rapport Mapping publiĂ© par les experts des Nations Unies sur les crimes de gĂ©nocide commis en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo. Dans cet entretien de presse, Paul Kagame a qualifiĂ© Docteur Denis Mukwege, qui mène des plaidoyers pour que justice soit faite sur les massacres commis en RDC, d’ĂŞtre « un outil » des forces invisibles. 

Fustigeant les propos qualifiĂ©s de nĂ©gationnistes, Jacquemain Shabani acteur politique et membre de l’UDPS, rappelle au PrĂ©sident rwandais que « les morts ne sont morts que lorsque les vivants les oublient. »

Pour le PrĂ©sident de la commission Ă©lectorale permanente du parti prĂ©sidentiel et ancien secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’Union pour la dĂ©mocratie et le progrès social (UDPS), « cette injure Ă  nos morts de la part du PrĂ©sident rwandais Paul Kagame doit trouver rĂ©paration. »

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« Des victimes d’un massacre, d’un gĂ©nocide sont une fois de plus massacrĂ©s lorsqu’on nie cette Ă©vidence », a expliquĂ© Jacquemain Shabani qui se sent choquĂ© de ces propos qui crachent sur l’existence des massacres de congolais. 

Quid du rapport Mapping

Il s’agit en effet d’un document qui retrace des cas de massacres des populations civiles, des messages d’incitation à la haine et à la violence, des actes pillages et destruction des biens des populations.

Ce rapport du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme fait le point sur les violations des droits de l’homme et des droits internationaux commises en République Démocratique du Congo (RDC) entre 1993 et 2003. Il a été rendu public depuis 2010, mais les présumés auteurs de ces crimes ne sont pas, jusqu’à ce jour, inquiétés par la Justice. POLITICO.CD a déjà exploité ce rapport à travers une série d’articles. En effet, le rapport Mapping a documenté plus de 600 crimes de guerre et crimes contre l’humanité “indescriptibles”, commis entre 1993 et 2003. Des crimes qui ont impliqué plus de 20 milices et huit armées étrangères, nnotamment du Rwanda et l’Ouganda.

Au mois d’août 2020, le Docteur Denis Mukwege, gynécologue et Prix Nobel de la paix, avait fait objet des menaces de mort en rapport avec ses prises de position sur les crimes commis dans la partie Est du pays. Et dans une interview accordée le 3 avril au journal britannique The Daily Telegraph, il a rappelé que les menaces de mort continuent de lui être adressées, notamment à cause de sa plaidoyerie en faveur de la mise en œuvre des recommandations du rapport Mapping de l’ONU. Au sujet de ce même rapport, le responsable de l’hôpital de Panzi n’a cessé de solliciter l’instauration d’un tribunal pénal spécial pour la RDC, qui devra juger les violations des droits de l’homme et des droits internationaux commis en RDC.

Adrien AMBANENGO

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