Consultations politiques: Mukwege, Utembi, Ambongo, Vunabandi, Ewanga et Mokonda, à l’unanimité, plaident pour le changement

Le président de la République, Félix- Antoine Tshisekedi Tshilombo, a poursuivi, lundi 09 novembre 2020 au Palais de la nation à Kinshasa, la série des consultations des personnalités et groupes politiques.

Tous ont salué sa démarche en vue de l’Union sacrée pour la Nation, rapporte la presse présidentielle.

RUPTURE AVEC LES ANTIVALEURS

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Dr Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix 2018 , a été le premier à échanger avec le Chef de l’État.

Devant la presse, Dr Mukwege a déclaré que, « pour sortir le pays de la situation de crise actuelle, il faut absolument que nos dirigeants fassent une rupture avec les antivaleurs qui caractérisent aujourd’hui notre pays ».

Il s’agit, a-t-il dit, de « rompre avec des pratiques de corruption, avec le système de gouvernance qui a conduit notre pays dans le chaos et surtout rompre avec toutes les personnes qui ont commis des crimes, des violations graves des droits humains, des crimes de sang et également des crimes économiques ».

Le médecin de Panzi a estimé que  » ces crimes ne peuvent pas rester impunis, étant donné que les criminels continuent à insécuriser l’Est de notre pays ».

Il a ajouté qu' »il faut lutter contre l’impunité par la mise en oeuvre des recommandations du rapport Mapping » .

Pour Dr Mukwege, « le Chef de l’État doit s’impliquer personnellement, en tant que porte-flambeau de cette lutte contre l’impunité, spécialement en demandant au Secrétaire général des Nations-Unies Antonio Gutteress de s’adresser au Conseil de sécurité pour la creation d’un tribunal pénal international pour la RDC ».

Par ailleurs, le Prix Nobel congolais a rapporté qu’il a proposé au Chef de l’État de procéder aux réformes institutionnelles, sans lesquelles le pays ne décollera pas du tout.

 » Il faut des réformes profondes, courageuses et ambitieuses qui feront que nous ayons une armée, une police et des services de renseignements tout à fait apolitiques et professionnels. De même que la CENI et la justice doivent être apolitiques », a-t-il souligné.

UN ENTRETIEN FRANC ET CORDIAL

Pour Mgr Marcel Utembi, Archevêque de Kisangani et président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), qui conduisait la délégation des représentants de l’Église catholique, « l’entretien était franc et cordial » autour des préoccupations que le président de la République avait formulées lors de son adresse à la Nation, le 23 octobre 2020.

Mgr Marcel Utembi a indiqué qu’ils ont remercié le Chef de l’État d’avoir pensé à la CENCO comme une institution pouvant donner sa contribution dans la recherche des voies et moyens de sortir le pays de la crise qu’il connaît actuellement.

Il a ajouté que l’Église a toujours été aux côtés de tous ceux qui concourent au bien-être de l’homme, que ça soit au niveau politique ou religieux.

Il a précisé qu’ils ont confié au président de la République un mémo contenant toutes leurs analyses et reflections qu’il peut exploiter.

ON ATTEND BEAUCOUP DE CES CONSULTATIONS

Membre de la délégation de la CENCO, le Cardinal Fridolin Ambongo, Archevêque de Kinshasa, a été reçu en aparté par le Chef de l’État.

S’exprimant à son tour devant la presse, le Cardinal Ambongo a déclaré qu’il a fait savoir au président de la République la situation dramatique que vit le peuple.

« La population attend beaucoup de ces consultations qui ne doivent pas être un énième rendez-vous, à l’issue duquel les Congolais continueraient à souffrir », a-t-il dit.

« On attend beaucoup de ces consultations à l’issue desquelles les conditions de vie des Congolais doivent changer », a-t-il insisté.

Le Prélat catholique a dit avoir remercié et félicité le Chef de l’État pour l’initiative qu’il a prise.

UNE NOUVELLE COALITION

Le sénateur Célestin Vunabandi Kanyamihigo, porte-voix d’une délégation de 18 sénateurs se réclamant du CACH, a fait savoir qu’ils sont venus se joindre à l’action du Chef de l’État pour la création d’une Union sacrée de la nation.

Il s’agit, a-t-il dit, d’apporter leur soutien au président de la République, parce que l’annonce, qu’il avait faite à la Nation dans son discours du 23 octobre 2020, est « salvatrice » pour la nation.

« Il est donc important qu’une nouvelle coalition puisse se dégager pour l’accompagner dans sa vision qui est centrée sur son slogan, +le peuple d’abord+ », a-t-il déclaré à la presse.

UNION SACRÉE, UN SCHÉMA LIBERATEUR

Reçu en tant que personnalité politique, Jean- Lucien Ewanga a déclaré que la création de l’Union sacrée de la nation est  » un schéma libérateur » parce que le FCC n’a fourni aucun effort pour améliorer les conditions socio-économiques du pays.

Pour Ewanga, le bilan du FCC est largement négatif, raison pour laquelle les Congolais doivent avoir le courage patriotique pour leur dire « non ».

Cet acteur politique de Basankusu a affirmé, par ailleurs, que les membres du FCC cherchent à s’accrocher sur les épaules du président Félix Antoine Tshisekedi, que le peuple soutient, pour chercher à ternir son image.

 » Tous les criminels économiques et des droits de l’homme doivent aller en prison. Ce n’est pas une vengeance mais une question de logique », a-t-il souligné.

ROMPRE AVEC L’ANCIEN SYSTÈME

Florentin Mokonda Bonza a dit avoir conseillé au président de la République de « rompre carrément avec l’ancien système, un système des prédateurs et de corruption qui veut prendre le peuple en otage ».

 » Un accord ne peut pas être au-dessus de la Constitution. C’est donc cet accord qui est à la base de tous les blocages que nous connaissons et qui fait que les institutions ne puissent fonctionner », a conclu ce dignitaire du Haut Uele.

Thierry Mfundu

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