Procès M’zee Kabila: 5 personnes libérées, Eddy Kapend reste en prison

Le Chef de l’Etat Antoine-Félix Tshisekedi, à l’occasion du 60ème anniversaire de l’indépendance de la République démocratique du Congo, avait accordé une mesure de grâce aux condamnés du procès sur l’assassinat de feu le président Laurent-Désiré Kabila. Cette décision du chef de l’état a été exécutée ce mercredi 16 juillet 2020. Dans ce lot, ceux qui étaient condamnés à 20 ans de servitude pénale principale, ont donc été libérés dès ce mercredi vers 18h00’.

Parmi eux, il y a: le Capitaine Maurice Kolokota, le Lieutenant Kot Diur, le Lieutenant Jean-Claude Kimuanga, le Lieutenant Meschak Luhungu et l’Adjudant Jean-Jacques Kapia. Ceux qui ont été condamnés à mort, notamment le colonel Eddy Kapend, ancien chef de camp du président assassiné, Constantin Nono Lutula, ancien conseiller spécial en matière de sécurité, Leta Mangasa, ancien administrateur général de l’Agence nationale de renseignements (ANR), ont vu leur peine de mort commuée à la servitude pénale à perpétuité ou prison à vie.

Quant à ceux qui étaient condamnés à la prison à vie notamment le capitaine Emmanuel Ndongo Kayilu, commandant du peloton qui avait exécuté dix Libanais à Kibomango sur ordre du général Yav Nawej, ces derniers ont vu leur peine commuée à 20 ans de servitude pénale principale. Cette peine va probablement prendre fin à janvier 2021.

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Rappelons que plusieurs détenus de ce procès sont décédés en prison. Sur les 28 qui croupissaient encore en prison, 5 ayant été libérés suite à la grâce présidentielle, il en reste maintenant 23.

Qui est Eddy Kapend?

Originaire du Sud- Katanga, il serait un cousin éloigné du feu président Laurent-Désiré Kabila. Diplômé d’une licence en philosophie et en droit de l’ Université de Lubumbashi , il sert dans l’administration sous le régime de Mobutu Sese Seko. Formé militairement en Angola au sein des Tigres Katangais , il se rapproche de l’ union des fédéralistes et des républicains indépendants dans les années 1990.

Relais de l’influence de l’Angola en RDC, il exfiltre le président Kabila pendant l’attaque rwandaise sur Kinshasa en août 1998 et gagne sa confiance. Il remplace Joseph Kabila , fils de Laurent-Désiré Kabila, au poste de chef de l’armée congolaise le 20 octobre 1998, après que celui-ci a brièvement remplacé Célestin Kifwa. Il devient quelques mois plus tard aide du camp du président.

Le 16 janvier 2001 , Eddy Kapend découvre Laurend-Désiré Kabila assassiné par Rashidi Mizele, son garde du corps. Ce dernier est immédiatement abattu par les soldats de garde. Avec le général Yav Nawej Jean , le colonel Kapend travaille à l’ascension de Joseph Kabila comme successeur de son père.

Le 24 février, il est arrêté et mis au secret . Une enquête est ouverte pour déterminer l’implication d’Eddy Kapend dans l’assassinat : il est accusé d’avoir tué le meurtrier, dissimulé l’arme du crime et manœuvré pour prendre le pouvoir.

D’après Kapend, le meurtrier se serait suicidé et il accuse son accusateur, le procureur militaire et colonel Charles Alamba. Il est condamné à mort à l’issue de son procès, sentence non encore exécutée. En conséquence, les appels à sa libération se multiplient mais aucun n’a abouti.

Le colonel Eddy Kapend, aide du camp de Kabila père et principal condamné à la peine capitale dans cette affaire, a pourtant toujours clamé son innocence. Mais jamais le nom de cet homme qui emprisonné à Makala depuis près de dix-huit ans ni ceux de ses compagnons de fortune n’ont été repris sur les listes des amnistiés ou des graciés.

Le président Joseph Kabila avait annoncé le 29 décembre lors de ses probables derniers vœux de fin d’année à la nation, avait annoncé plusieurs libération dans le cadre de la grâce présidentielle. « À la veille du jour de l’an, j’ai instruit le ministre de la Justice de mettre en exécution les mesures de grâce que j’ai prises en faveur de certaines catégories de prisonniers », avait déclaré le chef de l’État sortant, sans donner plus d’indications sur les possibles bénéficiaires de cette disposition.

« Les condamnés dans le procès de l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila [père et prédécesseur de Joseph Kabila, tué le 16 janvier 2001, ndlr] ne sont pas concernés », avait révélé le lundi 31 décembre Alexis Thambwe Mwamba, qui s’apprête à rendre publics les arrêtés d’application de la grâce présidentielle.

Thierry Mfundu

1 comments
  1. Les innoncents en prison, et les coupables se pavannent dans des gros cylindres en mangeant des ambourgers dans des restaurants chers de kinshasa.

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