C’est une première écrit le journal le soir : un Roi régnant qui ose affronter et qualifier « les actes de violence et de cruauté » qui ont été commis sous le Congo-Léopoldien, ainsi que les « souffrances et les humiliations » vécues durant la colonisation du pays par la Belgique.
On s’est beaucoup interrogé, ces dernières semaines, sur l’éventuelle prise de parole du roi Philippe, après l’émoi mondial lié à la mort de George Floyd aux Etats-Unis et le mouvement « Black lives matter » qui s’en est suivi.
Les autorités belges, le Roi en particulier, devaient-elles, devait-il s’exprimer, voire présenter des excuses, pour les exactions belges commises au Congo, d’autant que l’on célèbre ce 30 juin les 60 ans de l’indépendance du pays ?
On le sait : en Belgique, le Roi ne peut s’exprimer sans être couvert par le gouvernement, représenté par son Premier ministre. C’est donc en parfait accord avec le 16 que Philippe a écrit au président Félix Tshisekedi ce 30 juin. Pour évoquer les relations entre nos deux pays, la coopération et l’amitié qui les lient.
Mais aussi, surtout, pour oser regarder le passé et, pour la première fois donc dans le chef d’un Roi des Belges régnant, condamner clairement certains actes commis au Congo indépendant puis belge, donc avant et après 1908, date de la transmission à la Belgique de « son » Congo par Léopold II