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RDC: Les catholiques envisagent de se retirer des discussions à la CENI

De gauche à droite: l'Abbé Marcel Utembi, président et l'Abbé Donatien Nshole, Sectéraire général de la CENCO

Au cours d’une enquête exclusive accordée à Politico.cd ce dimanche 14 juin 2020, l’abbé Donatien Nshole, Secrétaire général de la CENCO annonce le retrait de l’Église Catholique des discussions actuelle sur la désignation du président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI).

« Par rapport à cela c’est vrai. Il y a la candidature de Ronsard Malonda qui est le secrétaire exécutif national de la CENI sortant. La CENCO et l’ECC s’opposent farouchement à cette candidature pour la simple raison que c’est un choix de la continuité du système de la CENI que nous avons tous décrié. A moins que l’on me dise que la majorité de congolais était contente du travail qui a été fait. Ce n’est pas à cause du manque de technicité ou de manque de professionnalisme du candidat mais c’est simplement le fait que c’était lui, la plaque tournante du point de vue technique, l’artifice de tout ce qui a été boutiqué et dont les conséquences sévissent encore aujourd’hui dans la gouvernance« , a déclaré l’abbé Donatien Nshole.

S’agissant des reformes de la CENI, le Secrétaire général de la CENCO reconnaît que c’était une erreur de vouloir mettre les animateurs de la CENI avant la réforme de cette institution. « Nous y travaillons dans le cadre du consortium de certains regroupements de la société civile qui travaillent sur les questions des réformes électorales notamment la commission justice et paix. Voilà! C’est une erreur ! Je le reconnais que nous avions mis la charrue avant le bœuf. Nous étions quelque peu piégé« ., a-t-il admit

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L’abbé soulève qu’ils ont été amené à croire que les autres composants de la société civile s’étaient réunis, dit-il, et qu’ils avaient déjà leurs candidats. Ce qui ne lui semble pas vrai. « Heureusement que les autres organisations de la société civile nous ont interpellé. Voilà pourquoi pour la CENCO aujourd’hui, la priorité c’est la réforme électorale qui pourra aussi prendre en compte la façon de désigner les membres de la CENI en tenant comme des expériences passées. Pour nous, c’est ce qui doit venir avant la désignation des candidats« , a-t-il indiqué.

Pour la CENCO, la désignation n’est donc plus une priorité actuellement: « Avec la lumière et l’interpellation des autres organisations de la société civile, il serait irresponsable d’ignorer que l’ensemble de la population congolaise a perdu confiance au processus électoral. Il faudrait redonner confiance à ce peuple. Et la meilleure façon de le faire, c’est lui dire que voilà : ce n’est pas avec loi que nous allons aux élections, ce n’est pas avec la même CENI et les gens pourront regagner confiance. »

S’agissant du débat perpétuel sur le choix des dirigeants et du jeu démocratique en RDC, l’abbé Donatien Nshole soutien que notre démocratie semble jusque-là « démente », même par les instances qui sont censées être les garants de la loi, on se passe de la loi comme la CENI qui a publié les résultats en se moquant de la loi.

« Sur papier on est démocratique. Le peuple congolais doit comprendre que c’est lui le souverain primaire. Il doit changer son comportement pour rappeler à ceux qui le représentent au niveau du Parlement ou du Gouvernement que voilà ce que nous voulons, voilà où vous nous avez trahi et voilà là où vous devez aller. Je crois que ce peuple a encore besoin d’être éduqué« , a conclu le secrétaire général de la CENCO.

Ecouter l’intervention de l’Abbé Donatien Nshole, au téléphone avec LITSANI CHOUKRAN.

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