Vers une crise inter-institutionnelle en RDC

Après l’arrestation spectaculaire d’un député de l’opposition, l’Assemblée nationale va devoir de nouveau défendre son indépendance face à la justice congolaise. Hier, le bureau de l’Assemblée nationale a maintenu l’élection du successeur de Jean-Marc Kabund, malgré l’arrêt du Conseil d’État lui demandant de suspendre son calendrier électoral. Cette élection est prévue au courant de la journée.

Ce matin, les choses se sont accélérées. L’accès au Palais du peuple, siège du Parlement congolais, est bloqué. La police s’est déployée pour empêcher la tenue de la session à l’Assemblée nationale portant élection de son 1er vice-président. Des dizaines de députés qui tentent d’accéder au Palais du peuple campent en ce moment aux alentours, faisant face à des barrières de policiers érigées aux principaux points d’entrer du Palais. A l’intérieur, seulement une dizaine d’élus, venus plus tôt, sont dans la salle.

« Je suis en route. Mais je peux vous confirmer qu’il y a des collègues qui sont à l’intérieur et d’autres qui sont aux barrières qui sont interdits d’entrer. Nous sommes en plein chaos. Il faut agir pour arrêter tout cela« , affirme le député Claudel Lubaya, joint au téléphone par POLITICO.CD. « Nous étions déjà dans un chaos sanitaire avec la covid-19, nous avons un chaos avec l’inflation, nous voilà dans un chaos juridique. Un individu ne peut pas manipuler la justice à ce point. C’est très grave« , ajoute le député congolais proche du président Félix Tshisekedi.

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Ce déploiement intervient après une demande du Procureur général près la Cour de cassation au commissaire provincial de la Police de Kinshasa, lui demandant d’intervenir pour faire respecter une décision prise la veille et qui exige que la chambre basse puisse surseoir cette élection à la décision de la Cour Constitutionnelle, saisit par l’ancien premier vice-président, Jean-Marc Kabund.

De son côté, Bureau de la chambre basse affirme que la décision de maintenir l’élection du 1er V-P de l’Assemblée nationale ce jour, n’émane ni de la Présidente, ni du Bureau. « Cette décision résulte d’une résolution de la Plénière souveraine, en date du jeudi 11 juin 2020, qui est un acte ne pouvant faire l’objet d’une décision de justice.« 

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