RDC: Le cas Kabund divise davantage l’UDPS et le CACH

Jean-Marc Kabund a fini par être destitué de son poste de 1er vice-président de l’Assemblée nationale. La coalition de Joseph Kabila, qui a la majorité absolue dans la chambre basse du Parlement congolais, a même vu l’opposition la rejoindre pour destituer le sulfureux président intérimaire de l’UDPS, avec plus de 286 voix contre seulement 17.  Les députés congolais ont tenu à montrer leur solidarité au député Jean-Jacques Mamba, qui était, en ce moment du vote, en résidence surveillée après son arrestation spectaculaire à Kinshasa. Mais la destitution de Kabund tombe comme l’acte qui symbolise les relations tendues entre le Front commun pour le Congo (FCC) et le Cap pour le changement (CACH).

L’UDPS, qui avait haussé le ton pour mettre en garde contre cette destitution, a sorti les crocs dès le lendemain. A Kinshasa, au siège du parti à Limete, et même dans plusieurs villes du pays dont Lubumbashi et Mbuji-Mayi, des échauffourées ont éclaté, mais sans dégénérées. La parole des dirigeants du parti était attendue.  Augustin Kabuya, Secrétaire général, a harangué ses militants, leur demandant d’attendre l’issue d’une réunion avec le président Félix Tshisekedi.

Le Chef de l’Etat congolais a finalement eu des entretiens avec les cadres de son parti. Et le moins que l’on puisse dire, l’UDPS a du mal à adopter une position. Selon plusieurs sources, Félix Tshisekedi a demandé à ses cadres de « garder le calme », mais aussi d’épuiser tous les recours pour faire annuler la destitution de Jean-Marc Kabund. Dans la foulée, Augustin Kabuya fait un communiqué sec, où il dénonce la destitution, tout en appelant son président intérimaire à saisir la justice. «  L’UDPS/Tshisekedi autorise l’honorable Jean-Marc Kabund à saisir les instances judiciaires compétentes afin de rentrer dans ses droits », dit la déclaration signée par Augustin Kabuya.

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Cependant, le Secrétaire général de l’UDPS, très proche de Jean-Marc Kabund, va plus loin. Il refuse de designer un autre candidat pour remplacer Jean-Marc Kabund au poste de premier vice-président, tout en menaçant la coalition CACH-FCC. Kabuya qualifie cette destitution de « forfaiture orchestrée et exécutée par le FCC et ses sous-traitants contre Jean-Marc Kabund ». Toutefois, cette position n’est pas partagée au sein du parti. D’autant plus que depuis plusieurs mois, la direction de l’UDPS connaît des scissions. Plusieurs députés ont fait savoir le fait qu’ils n’ont pas été consultés.

 Le constitutionnaliste André Mbata et le président de la Convention démocratique de l’UPS, CDP ont rejeté cette démarche. Pour le professeur Mbata, « le poste du premier vice-président de l’Assemblée nationale est réservé à l’UDPS et non à un quelconque individu qui se prendrait pour un homme providentiel.» « Le directoire de l’UDPS ne s’est pas encore réuni, cette déclaration qui soutient Kabund n’engage pas le parti » enfonce Victor Wakwenda, insistant que dans le dossier l’UDPS/Tshisekedi au ministère de l’intérieur, c’est le directoire qui est considéré comme « autorité » du parti.

Par ailleurs, si l’UDPS n’est pas seule en coalition avec le FCC de Joseph Kabila. Au sein de CACH, ni l’UNC de Vital Kamerhe, encore moins les autres alliés, ne partagent l’idée d’une rupture.  Réagissant sur la déclaration politique de l’UDPS, Kitenge Yesu, président des alliés de l’UDPS, assure que la priorité c’est la coalition et demande au Secrétaire général de l’UDPS, Augustin Kabuya de « geler » cette décision. « La destitution du 1er VP de l’AN est une mauvaise action. La colère, mauvaise conseillère ; mais, contrôlée elle peut être une force quelque part. La priorité c’est l’état des lieux franc de la coalition. Je suggère,humblement, au SG de geler le point 3 de sa déclaration du 28, » a-t-il indiqué sur son compte Twitter.

Ce vendredi 29 mai, le groupe parlementaire de CACH annonce qu’il va se réunir afin d’examiner la décision prise l’UDPS.  « Dire que c’est une question qui nous divise c’est faux. Nous avons réunion à 14h et vers 16h on aura la position du groupe. Un peu plus tard dans la soirée vous aurez la décision du groupe parlementaire« , tempère cependant Léon Mubikayi.

1 comments
  1. Des personnes qui sont conscientes de leur échec a gérer la république se cache derrière des combats de positionnement et des avantages pécuniaires liés au poste. Mawa mpo na udps, vraiment en 2023 tout congolais respectueux de la république ne pourra jamais voter pour ce parti qui a montrer ses limites dans la gestion de la chose publique. Le slogan du Peuple d’abord n’est plus qu’un lointain souvenir, c’est le ventre d’abord qui prime .Soni mpo na bino udps ezo kufa net palu.

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