Entre foi et réalisme politique, le choix courageux de Félix Tshisekedi pour Israël

Le président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a eu les mots justes, dimanche 1er mars 2020 devant le lobby juif américain AIPAC (American Israeli Public Affairs Committee) réuni à Washington (USA), pour justifier sa décision de réchauffer les relations diplomatiques entre la RDC et Israël.

« Israël est un pays qui a réussi un développement très rapide et peut servir d’exemple à la RDC dans sa lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent. Sur le plan sécuritaire, les défis nouveaux liés à la lutte contre le financement du terrorisme et le blanchiment des capitaux ainsi que la lutte contre la cyber criminalité nous donnent l’obligation de renforcer nos liens pour des objectifs partagés« , a-t-il expliqué.
À cet effet, il  » invite Israël à accroître sa présence diplomatique et économique (en RDC) à la dimension du potentiel qu’offre la relation entre les deux États et les deux peuples « .

RELATIONS EN DENTS DE SCIE

Le 14 mai 1982, la République démocratique du Congo, alors Zaïre, décida de rétablir ses relations diplomatiques avec Israël, rompues le 5 octobre 1973 à la suite de la guerre des Six Jours entre Israël et l’Égypte. a levée de la rupture entre le Zaïre et Israël avait été décidée lorsque l’ensemble du Sinaï avait été restitué à l’Égypte.

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Le 18 octobre, l’Arabie Saoudite ferma son ambassade à Kinshasa pour manifester le mécontentement des pays arabes après la décision zaïroise. En fait, l’Afrique avait rompu toutes ses relations avec l’État hébreux au lendemain de la guerre du Kippour d’octobre 1973. L’influence israélienne en RDC débuta à la fin des années 1960, lorsque l’homme d’affaires Meir Meyuhas posa ses valises en terre congolaise. Il construisit dans ce pays, qu’il disait  » aimer sincèrement « , une usine pharmaceutique.

C’est donc lui, lors de la crise zaïro-israélienne, qui se porta volontaire pour une médiation avec le président Mobutu.
Pour l’entraînement et l’équipement de ses troupes d’élite en aide militaire et sécuritaire, Mobutu avait compris rapidement que ses  » amis », dont Israël, pouvaient lui être plus utiles que ses « frères » arabes.

« C’était une chose de faire des discours enflammés à la tribune des Nations Unies et, une autre, que de s’occuper de la stabilité de son propre régime« , avait-on commenté dans son entourage.
Ainsi, la coopération agricole et le commerce des diamants étaient également au menu des relations israélo-congolaises.

RÉALISME POLITIQUE

En annonçant la nomination, dans les prochains jours, d’un ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la RDC en Israël, le président Félix Tshisekedi a choisi de privilégier l’axe économique des relations entre les deux pays. « Les relations entre mon pays et Israël sont restées longtemps en léthargie. Nous avons pourtant d’énormes domaines de convergence, d’intérêts sur les plans sécuritaire, économique, culturel et scientifique« , a-t-il souligné.

Dès lors, Félix Tshisekedi a fait le choix du réalisme politique. « L’expérience et le savoir-faire d’Israël dans les domaines de l’agriculture, des sciences et technologies ont, tous, leur place dans mon pays qui s’étend sur 2 345 410 kilomètres carrés avec plus de 85 millions d’habitants mais il n’exploite encore que 10% de ses 120 millions d’hectares arables et une partie infinitésimale de ses ressources évaluées (mines) à plus de 24.000 milliards de dollars américains« .

NSUMBU Ange

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