Luanda Leaks, des graves révélations qui éclaboussent le duo Dokolo-Dos Santos

Isabel dos Santos et Sindika Dokolo avec le Président et la Première Dame de l'Angola. CREDIT FB.

C’est une incroyable enquête, menée par le Consortium international de journalistes d’investigation (ICIJ) qui déballe ici l’activiste congolais et homme d’Affaires Sindika Dokolo et son épouse Isabel Dos Santos , la fille de l’ancien président angolais. Plus de 750.000 documents, 350Go de données piratées des ordinateurs des avocats de deux dignitaires angolais révéleraient les montages financiers opaques mis en place par la fille de l’ex-président angolais José Eduardo dos Santos afin de s’accaparer l’argent de sociétés publiques du pays, en complicité avec son mari congolais.

Les 36 médias internationaux membres du consortium, parmi lesquels la BBC, le New York Times ou Le Monde, ont mobilisé 120 journalistes dans une vingtaine de pays pour exploiter une fuite de 715.000 documents et révéler « comment une armée de sociétés financières occidentales, d’avocats, de comptables, de fonctionnaires et de sociétés de gestion ont aidé » cette femme de 46 ans « à cacher des avoirs aux autorités fiscales ».

Le 30 décembre dernier, la justice angolaise a en effet saisi les comptes bancaires et gelé les actifs d’Isabel dos Santos et de son mari, Sindika Dokolo. La fille de l’ancien président angolais est suspectée d’avoir détourné plus d’un milliard de fonds publics durant le règne de son père José Eduardo (1979-2017), en s’appropriant tout un pan de l’économie angolaise.

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Mais bien avant cela, le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) avait contacté le gouvernement angolais pour lui poser une série de questions sur les opérations commerciales d’Isabel dos Santos. Car depuis plusieurs mois, plus de 120 journalistes de 36 médias collaborent au sein de l’ICIJ sur une vaste enquête autour de la fortune d’Isabel dos Santos. Cette investigation, baptisée Luanda Leaks, se base sur une fuite de plus de 715.000 documents financiers et commerciaux confidentiels, tels que des courriers électroniques, des contrats, des audits, des listes de clients, des factures, des documents fiscaux et des accords de prêt bancaire. Le plus vieux document de cette fuite date de 1980.

Dans cette mine d’informations, on tombe sur quelques pépites. Par exemple : le détail des frais de rénovation du penthouse d’Isabel dos Santos à Lisbonne, acheté 2,5 millions de dollars. Avec une facture de 50.000 dollars pour des rideaux neufs, et 9.200 dollars pour l’achat de chaises longues. Une autre pièce des Luanda Leaks indique qu’Isabel dos Santos et son mari ont utilisé une société écran maltaise pour acheter un appartement de 55 millions de dollars à Monte Carlo, surplombant la Méditerranée.

L’enquête de l’ICIJ révèle entre autres que des sociétés de conseil occidentales, telles que PwC et Boston Consulting Group, ont « apparemment ignoré les signaux d’alarme », en aidant la « Princesse de Luanda » à cacher des biens publics. L’investigation s’appuie sur des lettres censurées qui montrent comment de grands noms chez les consultants, tels que Boston Consulting ou KPMG, ont cherché à lui ouvrir des comptes bancaires non transparents.

Début janvier, la justice portugaise a elle aussi annoncé l’ouverture d’une enquête sur la femme d’affaires, qui détient des intérêts dans de nombreuses entreprises du pays, pour blanchiment d’argent public. « Monaco a fait de même récemment pour les mêmes motifs », selon Le Monde.

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