En RDC, le problème Ne Muanda Nsemi

Dans un cortège « présidentiel », l’ancien député Zacharie Badiengila alias Ne Muanda a paradé aux côtés de ses partisans dans les rues de Matadi, dans le sud-ouest de la RDC, sans être inquiété. L’homme qui s’est autoproclamé « Président de la RDC » continue donc de se comporter en tant que tel. Dans une vidéo diffusée notamment sur les réseaux sociaux, et consultée par POLITICO.CD, on le voit niché sur le toit d’un 4×4, accompagné d’autres véchicules et d’une colonne de ses partisans qui chantent.

« Il est là, il est là le vaillant », chantent-il en lingala, sous les regards hébétés de quelques passants.

Chef d’une secte mistico-politico-réligieux, « Ne Muanda Nsemi » qui s’est autoproclamé président de la République, accusant le président Félix Tshisekedi servir les intérêts rwandais « étant donné que son épouse est un agent du Rwanda. »

Ce samedi 11 janvier 2020, une plainte contre été déposé auprès du procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe par quelques membres de la tribu Shi, de l’épouse du président Tshisekedi, contre cet ancien député national.

A la tête d’un mouvement sécessionniste

Ce gourou est pourtant en liberté provisoire, à la suite de son arrestation en mai dernier. Il revenait déjà d’une longue cavale, pourchassé par les services de sécurité. Il s’était échappé de la prison de Makala en mai 2017, avec des centaines d’autres détenus.

Son mouvement, Bundu Dia Kongo prône la restauration du royaume Kongo, qui connut son apogée au XVIe siècle et dont l’autorité s’étendait sur l’actuel Kongo-Central et des territoires aujourd’hui situés en Angola, au Congo-Brazzaville et au Gabon.

En 2008, la secte avait été visée par une opération militaire, après avoir mené une série d’attaques contre des agents de l’Etat et avoir appelé la population locale à chasser de la province les « non-originaires ».

Jamais arrêté, Ne Muanda Nsemi avait amorcé un rapprochement avec l’ancien président Joseph Kabila à partir de la fin de 2015. Il a fait brutalement volte-face dans un climat de tensions politiques liées au maintien au pouvoir du chef de l’Etat au-delà du terme de son mandat. Depuis janvier, ses adeptes ont été à l’origine de plusieurs attaques meurtrières au Kongo-Central et notamment à Kinshasa.

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