Sinidika Dokolo et son épouse dans le collimateur de la justice en Angola

Farouche opposant de Joseph Kabila en RDC et défendeur des droits de l’homme, Sindika Dokolo est sur les radars de la justice angolaise pour des faits similaires à ceux qu’il reproche souvent à l’ancien régime de Kinshasa.

La justice angolaise a annoncé la saisie préventive des comptes bancaires et le gel des actifs des entreprises d’Isabel dos Santos, la fille de l’ancien président angolais Edouardo Dos Santos. Activiste congolais des droits de l’homme et farouche opposant à Kabila, Sindika Dokolo est également visé par cette décision du tribunal de Luanda sur demande du service national de recouvrement des avoirs. L’Etat angolais accuse M. Dokolo et son épouse, ainsi qu’un autre sujet angolais, d’avoir détourné plus d’un milliard de dollars.

La femme d’affaires angolaise a réagi à cette nouvelle via les réseaux sociaux, affirmant que la vérité « prévaudra » et laissant à son équipe un « message de tranquillité et de confiance ». « Nous continuerons chaque jour, dans chaque entreprise, à faire de notre mieux et à lutter pour ce que je crois pour l’Angola« , lit-on dans le message.

Selon la décision du tribunal provincial de Luanda en Angola, à laquelle POLITICO.CD a eu accès, la décision fait suite à une ordonnance de précaution pour la saisie des avoirs des trois personnes visées demandée par l’État angolais, qui méritait l’approbation favorable des juges.

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L’État angolais, représenté par le ministère public, a développé un raisonnement détaillé dans lequel il soutient qu’Isabel dos Santos et son mari, l’homme d’affaires et activiste congolais Sindika Dokolo, ont utilisé des fonds, notamment de Sonangol, pour faire des affaires, sans les rembourser.

En usant des circuits financiers offshore, Isabel dos Santos et Sindika Dokolo auraient ainsi détourné puis « caché » à l’étranger des montants astronomiques puisés dans les fonds publics angolais. « Presque tout [leur] patrimoine est à l’extérieur du pays, laissant en Angola principalement des participations sociales dans plusieurs entreprises », peut-on lire dans l’ordonnance du tribunal de Luanda.

La Cour soutient également que « l’État, par le biais de ses sociétés Sodiam et Sonangol, a transféré d’énormes quantités de devises à des sociétés étrangères dont les bénéficiaires ultimes sont les défendeurs sans le retour convenu ».

Il ajoute qu’il a « été également prouvé que la défenderesse Isabel dos Santos a tenté de vendre sa participation dans Unitel, a tenté de transférer de grandes quantités d’euros vers la Russie depuis le Portugal via Leopoldino Fragoso do Nascimento, qui a été en contact avec Invest au Japon, et une grande partie de leurs investissements et de leurs actifs ne se trouvent pas en Angola « et que les montants transférés par l’État aux bijoux de luxe De Grisogono ont été adressés à Isabel dos Santos et Sindika Dokolo.

De son côté, Sindika Dokolo, cité par Le Monde, parle d’une « cabale » et tente une contre-attaque face à Sodiam, à qui il reproche de lui avoir fait perdre 120 millions de dollars par son attitude « politique ». Il vient de déposer un recours auprès de la Cour d’arbitrage international de Londres.

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