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RDC: ce qu’il faut vraiment savoir au sujet de l’Antonov 72

La RDC est toujours à la recherche de l’Antonov 72, qui transportait du matériel de la Présidence et son équipage. D’abord disparu, l’appareil a été annoncé dans le Maniema, avant que des nouvelles sources n’attestent l’avoir vu dans le Sankuru, où un des pilotes serait vivant. Pour autant, cette avion à une longue histoire avec le Congo, en passant par l’Angola.

A propos de l’appareil

L’avion de type Antonov An-72 disparu en RDC est immatriculé EK-72903. Mais sa vraie immatriculation devait être D2-MBP, celle -ci n’a jamais été changée sur l’appareil, pour des raisons qu’on ignore. Cette immatriculation D2-MBP est celle de la déclaration auprès de tous les organismes internationaux, par son nouveau propriétaire, la République d’Angola. Au moment de son crash, l’appareil appartenait à Força Aérea Nacional Angolana, l’armée de l’air angolaise.

L’appareil est sorti d’usine en 1987 sous le numéro de série 365 72 02 03 85. L’industrie en général, et plus particulièrement l’industrie aéronautique, utilise les termes suivants, C/N pour Construction/Constructor Number ou SN Serial number ou encore MSN pour Manufacturers Serial Number. Ce qui correspondrait au numéro de chassis d’une voiture. Ce numéro de constructeur est important, car l’immatriculation change dès que l’avion change de pays. Mais, le numéro de série permet également de suivre l’appareil quelque soit le pays, depuis sa construction jusqu’à son retrait ou sa destruction …

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Les informations concernant cet appareil ne semblent pas très claires. On n’identifie que très peu des propriétaires et à un moment de son existence, les données ne permettent pas de savoir qui en était le propriétaire. Donc c’est difficile de « tracker » les entretiens ou les potentiels problèmes que l’appareil aurait pu connaître.

On découvre qu’en 1987, l’avion de fabrication Ukraino-soviétique avait intégré la flotte d’Aeroflot, la compagnie aérienne Russe sous l’immatriculation CCCP-72903. Puis, l’appareil a été revendu à la compagnie South Airlines en Arménie ou il obtient la plaque EK-72903. On retrouve quelques images de l’appareils pendant ces années, mais la traçabilité devient assez difficile entre l’Arménie et l’Angola. L’appareil peut avoir été revendu plusieurs fois. Au vu des images, on peut presqu’affirmer qu’il n’a pas toujours été maintenu dans les bonnes conditions.

A propos des pilotes

Les deux étaient russes, Vladimir Sadovnichy 61 ans, un ancien militaire et Vitaly Shumkov 64 ans. On apprend aussi que Vladimir Sadovnichy avait été condamné en 2011 à huit ans et demi de prison au Tadjikistan pour « trafic, traversée illégale de frontière et violation des règlements internationaux en matière de transport ».

Vitaly Shumkov lui avait été arrêté en 2010 en Thailande pour transport illégal de 30 tonnes de minutions d’origine North Coréenne. Également libéré grâce à la pression de la présidence russe.

Le président Russe de l’époque, Dimitri Medvedev avait personnellement intervenu pour sa libération, allant jusqu’à expulser 300 travailleurs tadjiks et placer 196 autres dans des centres de rétention pour faire pression. Sa peine avait ensuite été revue et Sadovnichy avait été libéré en vertu d’une amnistie.

A propos des accidents

En attendant les analyses et le rapport des experts, si un jour il y a un rapport, les causes de l’accident peuvent être très nombreuses. L’état de l’appareil , la surcharge, la sobriété de pilotes, les conditions météorologiques, etc.
Les avions cargos sont souvent surchargés, parfois à l’insu même des pilotes.
Leur expérience et la grande connaissance qu’ils ont des machines leur permettent de décoller et atterrir mais en cas d’aléa ou de panne moteur en plein vol, un avion peut rester manoeuvrable avec un seul moteur, à condition que la charge soit raisonnable. Et si la météo est en plus capricieuse, la seule expérience des pilotes risque d’être insuffisante.

Richard Kiyambu

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