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La poudre de perlimpinpin de Corneille Nangaa

De fois, même l’expertise ne suffit pas pour trouver des solutions. Et l’humilité peut se révéler un motif de pardon lorsqu’on a failli dans sa mission malgré son expertise.

Depuis plus de deux ans, le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Corneille Nangaa, couvert de sa carapace d’expert, s’est engagé dans un bras de fer avec les acteurs politiques pour qui il est appelé à organiser les élections, les promettant des élections crédibles et apaisées en date prévue.

De la publication du calendrier électoral, aux assurances de la tenue inévitable des élections ce 23 décembre 2018, Corneille Nangaa Yobelolo est pratiquement resté seul maître à bord du processus électoral en RDC. Et cela, en dépit des contre-expertises que d’autres experts ont fourni lors du dialogue tenu au centre interdiocésain à Kinshasa en 2016.

En 2016, il n’a pas organisé les élections, et l’accord de la Saint-Sylvestre lui a accordé une année supplémentaire. En 2017, alors que les congolais attendaient les élections, le président de la CENI publiera un calendrier électoral qui saute la prolongation du processus électoral d’une année par l’accord de la Saint-Sylvestre, pour fixer la présidentielle, les législatives nationales et provinciales au 23 décembre 2018.

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A cela, ajouter la poudre de perlimpinpin, cette machine à voter, solution miracle aux problèmes de temps pour respecter la date du 23 décembre. Les politiciens jacassent mais Corneille Nangaa s’en passe. C’est du « l‘expert a dit« .

Mais le sort n’aime pas les arrogants. Ce jeudi 20 décembre, le suffisant président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) va se prendre un pied dans le nez, en direct à la télévision nationale, lorsqu’il annonce le report des élections. La machine à voter, la poudre de perlimpinpin n’a pas produit de miracle. Comme un être humain, l’infaillible Nangaa est faillible.

Quand on se rappelle, ce « avec ou sans argent, il y aura les élections le 23 décembre« , que lançait ce technicien de 48 ans, d’un ton souvent suffisant, quand on se souvient qu’il était sur de son fait, ou prétendait-il finalement, on en rigole. Le 11 décembre à Kinshasa, il a convié toute la presse internationale dans une conférence où les nationaux sont alors bannis. Durant plusieurs minutes, Corneille Nangaa dresse un bilan auto-satistaisant, jurant comme toujours, sans précaution aucune, qu’il y aura bel et bien les élections le 23 décembre.

Pendant ce temps, il savait que les procès verbaux, les bulletins de vote traînaient encore en Afrique du sud. Les machines à voter peinaient de rejoindre tous les bureaux de vote en RDC. Dans l’entre-temps, le temps avance. L’homme n’aura que cet incendie dont le mystère reste total, pour s’y accrocher. Mais pour combien de temps? Le 30 décembre c’est dans 10 jours.

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