« Aujourd’hui ils vont nous tuer », jure Tshikapa face l’arrivée de Shadary

Dans la ville meurtrie par le conflit Kamwina Nsapu, des centaines de personnes s’opposent à l’arrivée d’Emmanuel Shadary.

La ville de Tshikapa dans la province du Kasaï a vibré cet avant midi du mardi 18 décembre, à l’annonce de l’arrivée d’Emmanuel Ramazany Shadari. Des centaines de personnes sont descendues dans la rue non pas pour mobiliser leurs pairs à accueillir le candidat président du Front commun pour le Congo (FCC),  mais pour s’opposer à sa descente dans cette ville, encore sous le traumatisme du conflit Kamwina Nsapu.

Des chansons hostiles, accompagnées des gestes, ont été entonnées pour signifier à Emmanuel Ramazany Shadari, qu’il est indésirable au Kasaï. : « Kayande yo yo yo ehhh! Kayanda lelu ni bâ towe!« , entendez, « nous refusons (la présence de Shadari dans cette ville). Aujourd’hui ils vont nous tuer (s’il atterrit ici)« , scandent-ils en Tshiluba. Une mobilisation spontanée, hostile, dont les racines sont bien ancrées dans le passé récent.

En effet, Emmanuel Ramazani Shadary est considéré par les kasaïens comme l’un des responsables du conflit Kamuina Nsapu qui a ravagé l’espace Kasaï : Kasaï central, Kasaï, Kasaï oriental, pendant plus ou moins une année, avec un bilan de plus de 80 fosses communes, des centaines d’écoles détruites, des villages entiers incendiés, des milliers de déplacés.

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L’Union européenne, les États-Unis, la Suisse l’ont sanctionné parce qu’il était ministre de l’intérieur et de la sécurité à l’époque, qui avait sous sa charge entre autre, la supervision services de sécurité et de renseignement lorsque les experts de l’ONU ont été assassinés.  Des sanctions que Ramazani Shadary et la famille politique présidentielle ont toujours qualifié d’injustes et injustifiées.

A ce jour, le Kasaï accueille depuis des milliers de réfugiés venus d’Angola, parmi lesquels ceux qui ont fuit le conflit Kamuina Nsapu.

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