A Mbuji-Mayi, « fermez tout! Tshilombo arrive! »

Sur les terres d’Etienne Tshisekedi, son fils arrive ce jeudi pour peut-être le succéder à jamais.

Il est connu comme Félix Tshisekedi à travers le monde. Mais ici, c’est simplement Tshilombo. Il ne sera donc pas l’égal de son paternel, cet incroyable leader historique de l’opposition qui s’est éteint en 2017. Si Kananga est le Bethlehem d’Etienne Tshisekedi, Mbuji-Mayi est sa Nazareth. Aujourd’hui, son fils Félix, arrive dans la ville pour peut-être devenir enfin Tshisekedi.

Les rues sont bondées. Les magasins et commerces ferment. « Nous allons tout +férieriser+ ici« , lance un homme courant joyeusement ici Bipemba. Un peut plus tôt, un de ses fougueux « combattants » a été abattu à bout portant, coupable, selon des sources officielles, d’avoir caillassé un véhicule de l’armée. Mais rien ne change dans la mobilisation. Cette ville qui aurait inventé le moto-taxi en RDC déverse tout son arsenal dans les rues. Jeune, vieux, et même parfois des dames, sautent sur la première moto en direction de l’aéroport de la ville.

Au centre de la République démocratique du Congo, cette deuxième ville du pays, par nombre d’habitants, attend aujourd’hui « un messie », le fils du Messie Tshisekedi pour être exacte. Car s’il n’est pas l’égale de son père, Félix Tshisekedi arrive sur ses terres, là où l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) est une religion, une sorte de parti-ville, où nul, sans être forcé, y adhère et adule le leader du moment.

Bienvenue chez les juifs du Congo

Depuis Beni, dans une laborieuse tournée dans l’Est du pays, Félix Tshisekedi les a galvanisé. Eux, qui n’avaient besoin d’être harangués, ont répondu massivement à l’appel. Mais ici, dans les rues, la Police déployée en masse risque bien de tourner cette fête de la démocratie en esclandre. La tension est perceptible, d’autant que plus que ces « combattants » jurent de ne pas se laisser faire.

Personne ne sait néanmoins quand l’élu arrivera. A l’aéroport, ils sont des centaines à camper, dans une ambiance festive. Des chansons en langue « juive » et des danses qu’eux seuls savent articulé. Ils sont beaucoup, fiers et surtout déterminés. « Nous allons montré à la face du monde que nous allons gagner ces élections« , explique un autre qui passe.

A Mbuji-Mayi, Félix Tshisekedi n’aura que très peu de chose pour être plébiscité. Avec cette visite qui s’annonce plus comme une intronisation, le leader de l’UDPS pourra, comme à Kinshasa, démontrer ses fortes dans un coin du pays qui lui est fortement acquis.  A 11h50 (heure locale), la journée ne fait que commencer.

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