Un sondage réalisé par le Bureau d’Etudes, de Recherches et de Consulting International (BERCI), proche de l’opposant congolais Olivier Kamitatu — qui lui-même est Directeur de cabinet de l’opposant Moïse Katumbi — publié ce mardi donne Félix Tshisekedi gagnant de la prochaine présidentielle en République démocratique du Congo avec 36% des voix. Emmanuel Ramazani Shadary, candidat de la coalition au pouvoir, n’arrive qu’en troisième position avec 16%. Vital Kamerhe, l’autre candidat de l’opposition encore en lice arrive lui en deuxième position avec 17%.
#RDC: Félix Tshisekedi à la tête d'un nouveau sondage du groupe d'étude sur la RDC (centre d'étude des niversités de New York et de Kinshasa) sur la prochaine élection présidentielle@fatshi13 @VitalKamerhe1 @EmmanuelShadary pic.twitter.com/dEKsDmEJhq
— 𝐅𝐢𝐬𝐭𝐨𝐧 𝐌𝐚𝐡𝐚𝐦𝐛𝐚 𝐖𝐚 𝐁𝐢𝐨𝐧𝐝𝐢 (@FMLarousse) October 30, 2018
Cette publication, venant du Groupe d’Etudes sur le Congo (GEC) ne finit pas de faire parler d’elle. Alors que d’autres candidats à la Présidentielle, surtout du côté de l’opposition, l’ont dénoncé, une autre polémique venue cette fois des Etats-Unis, s’ajoute à la cacophonie.
En effet, un contrat de lobbying signé entre l’UDPS et une organisation nommée Pamoja USA LLC, a été publié par la justice américaine. Ce contrat, consulté par POLITICO.CD, est signé entre Max Karst et Celestin Kabasele d’un côté, avec Félix Tshisekedi de l’autre. Il est dénommé: « ACCORD DE CONSULTATION SUR LA CAMPAGNE D’ÉLECTION DE L’UDPS« , et est valable pour une durée de 6 mois à compter du 5 juillet juillet 2018 et jusqu’au 31 décembre 2018.
Contrat de lobbying de l’UDPS aux Etats-Unis by Litsani Choukran on Scribd
« Cet accord décrit les conditions, les responsabilités et les obligations des parties susmentionnées dans le but commun de promouvoir le candidat et son programme aux États-Unis et de rechercher le soutien de sa campagne pour la présidence aux élections congolaises prévues pour le 23 décembre 2018« , stipule ce contrat en anglais, traduit par POLITICO.CD.
« Un facteur important dans le plaidoyer en faveur de la campagne Tshisekedi sera de changer l’image peu positive que la plupart des Américains ont de l’Afrique en général et du Congo en particulier. Au-delà de la collecte de fonds pour la campagne électorale, l’objectif à plus long terme et le plus puissant sera de convaincre le gouvernement et les « décideurs » [américains] qu’un gouvernement Tshisekedi marquera un nouveau départ pour la République démocratique du Congo et apportera de véritables réformes au pays« , insiste ce contrat.
Ce document prévoit des « contacts préliminaires » avec des responsables américains dont ceux à la tête des ONGs. Sasha Lezhnev, le directeur adjoint du département politique à« Enough Project », est parmi les personnalités listées, aux côtés de l’ex-ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley.
Sur le site internet de Pamoja USA, « Enough Project » et GEC, qui a est à la base de ce sondage contesté, sont repris comme des « parties prenantes » aux activités visant à faire la promotion de Félix Tshisekedi, conformément au contrat publié par la justice américaine.
#RDC @PamojaUSA a retiré de son site internet @EnoughProject et @GEC_CRG de la liste des "parties prenantes" de ses activités, sans explication aucune.
1. Version actuelle: https://t.co/2cOfVCopXt
2. La mémoire cache de Google qui reprends les deux: https://t.co/8Fm8KQ83dI pic.twitter.com/JPGwyIypBw
— Litsani Choukran (@LitsaniChoukran) November 3, 2018
Contacté par POLITICO.CD, Jason Stearns du GEC nie tout lien de collaboration avec PAMOJA USA. « Je suis assez choqué. C’est la première fois que je vois cela. Nous allons écrire immédiatement pour dénoncer cela. Nous n’avons rien à voir avec cette organisation, ni avec l’UDPS« . « Nous sommes une organisation de l’Université de New York. Du point de vue légale, il est interdit pour nous d’être actif dans la politique », a-t-il ajouté.
Sasha Lezhnev n’a pas répondre aux sollicitations de POLITICO.CD. Les dirigeants de l’UDPS n’ont a également souhaité réagir. De son côté, PAMOJA USA est resté injoignable.