Comment Kabila a « neutralisé » Kin-kiey Mulumba

La candidature de Tryphon Kin-Kiey Mulumba, qui a sonné comme une rébellion au sein du pouvoir, a finalement tourné court.

Le 7 août dernier, alors que le président Joseph Kabila était à la recherche du fameux dauphin pouvant représenter son camp politique à la prochaine Présidentielle, Tryphon Kin-kiey Mulumba, proche du président congolais, lui coupe l’herbe sous le pied en allant déposer sa propre candidature.

L’élu de Masimanimba, dans l’ex-Bandundu,  incarnait en effet les mécontents de la coalition au pouvoir, pensant — alors que le Front Commun pour le Congo (FCC) avait choisi un Ramazani Shadary frêle pour briguer cette Présidentielle — rallier les dissidents pour sa cause et finir ainsi par être désigné dauphin réel.

Cependant, Joseph Kabila, qui a été mis au parfum de la candidature de Kin-kiey la veille de son dépôt, avait alors demandé que rien ne soit fait contre l’ancien Ministre des PTNTIC.  De son côté, Kin-kiey, qui avait entamé une tournée aux Etats-Unis et en France, y voyait plutôt un bon signe.

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La semaine qui a suivie les dépôts des candidatures, Kabila fixe même un rendez-vous à Kin-kiey à Kinshasa, avant finalement de s’envoler vers la Namibie sans rencontrer l’ancien ministre. Officiellement, les deux hommes sont donc toujours en bons termes.

Candidature tuée par le Palu

Début octobre, le fondateur de Kabila Désir est doublement conforté avec sa candidature avec notamment la déclaration de divorce du PALU vis-à-vis de Kabila et surtout, la guerre qui s’est déclarée dans le Maniema entre Augustin Matata, ancien Premier ministre, et Emmanuel Ramazani Shadary. Kin-kiey s’était en effet rapproché de Matata.

L’ex-Bandundu est en effet une province cruciale pour Kabila et sa famille politique. Avec la rébellion du PALU, Kin-kiey, qui y est originaire, comptait ainsi coaliser les forces politiques de cette province clé autour de sa candidature, au profit du président Kabila. « Je viens d’une province, le Kwilu, au Bandundu, qui est un swing state, sans lequel aucun président ne peut être élu. J’ai un fief. Et aucun candidat aujourd’hui n’a ce profil », se targue étrangement Kin-kiey en faisant allusion à Shadary.

Cependant, Kabila ne l’entendait pas du tout de cette oreille. Dans une manoeuvre de dernière minute, menée par son puissant Directeur de cabinet Nehemie Mwilanya, le PALU revient au bercail, coupant définitivement l’herbe sous le pied de Kin-kiey, dont la candidature, se retrouve dépourvue du soutien du président congolais.

Dans la foulée, le dernier porte-parole de Mobutu change petit-à-petit son fusil d’épaule. A la CENI, il embrasse la position des oppositions contre la machine à voter. Lui qui voulait « continuer l’oeuvre de Kabila », signe un communiqué commun avec d’autres candidats qui dénoncent à présent le processus électoral.

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