Corneille Nangaa s’incendie à la CENI

Alors que la première réunion entre la Commission électorale et les candidats à la Présidentielle avait tourné au fiasco, la seconde a été encore plus dévastatrice pour les prochaines élections en République démocratique Congo. 

Colère noire, c’est l’état de la quasi-totalité des candidats à la Présidentielle qui ont participé à une réunion « technique » ce mercredi à la Commission électorale à Kinshasa. Tryphon Kin-Kiey Mulumba est sorti du bâtiment qui abrite le siège de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) sans presque dire moi, s’engouffrant dans son 4×4. Le candidat à la Présidentielle, comme d’autres qui sortiront de cet ediffice, auront tous les visages fermés. Candidats opposants, candidats indépendants et même celui du pouvoir sont unanimes: la rencontre a été un fiasco.

En filigrane, et sur les réseau sociaux, les langues se délient. Corneille Nangaa, suffisant président de la CENI, aurait en fait mis le feu au pouvoir. Durant quatre heures, l’homme, montant sur ses cheveux, n’a pas laissé de la place une concertation durant cette rencontre.

La semaine dernière, la première rencontre avec les candidats avait déjà tourné court. Pour autant Corneille Nangaa avait eu l’idée de convier les 21 candidats à la prochaine Présidentielle pour discuter des problèmes qui entourent le processus électoral actuel. Sur place, la réunion a tourné en une véritable séance de dénonciation contre les machines à voter que la CENI veut imposer au prochain scrutin, ainsi que le fichier électoral que la majorité des candidats a dénoncé.

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« Je ne cherche ni à convaincre ni un accord »

Dans un communiqué publié dans la foulée, les quatre candidats majeurs de l’opposition encore en lice ont fait savoir que les réponses fournies par le président de la CENI sur leurs préoccupations n’ont pas été convoquantes, menaçant de recourir à la rue.

Aujourd’hui encore, Corneille Nangaa a provoqué un véritable tollé lorsqu’il s’est laissé allé dans une déclaration peu commode: « je ne cherche ni à convaincre ni un accord« , a-t-il lancé aux candidats à la présidentielle qui ont tout de suite explosé. « Mais pourquoi invite-t-il des hommes politiques à qui il lui arrive de montrer la porte de sortie? C’est impensable », retorque Kin-Kiey Mulumba, un proche du pouvoir pourtant.  L’élu de Masimanimba notre plus grave. « Il se dit convaincu que rien ne se passera au lendemain des scrutins et qu’il n’y aura pas de la contestation. Tant mieux mais est-il Dieu le Père? » interroge-t-il.

« Nangaa est certainement un excellent technicien. Il lui manque de la pédagogie. Il crée ses outils mais oublie qu’il a face à lui non des machines mais une population et des leaders qui développent de la suspicion, attendent des réponses et à être convaincues« , lance Tryphon Kin-Kiey Mulumba à POLITICO. CD

Les propos de Corneille Nangaa ont choqué d’autres candidats. « Il y a des candidats qui ne sont pas venus. Je pense qu’ils ont raison. La réunion s’est terminée en queue de poisson. La majorité de candidats pensent qu’il faut vider la question de savoir si la machine à voter est une décision légale ou illégale » affirme par ailleurs Théodore Ngoy.

Du côté de Kin-Kiey Mulumba, on va plus loin. « Voici une réunion cruciale qui se termine en queue de poisson puisque toute la salle se met debout. Quelle est la suite? Catastrophe ! Comment aller aux scrutins en faisant vider toute la salle? »

Comme lui, plusieurs ont surtout protesté contre l’attitude de Nangaa autour de la machine à voter. Alain Shekomba appelle de son côté à des élections sans l’actuel président de la CENI. « Élections, Oui, Corneille Nangaa non.« 

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