Les Catholiques congolais vont rejoindre la longue liste des anti-machines à voter pour les prochaines élections. Dans un communiqué publié vendredi, le CLC annonce une vaste campagne de sensibilisation contre cet outil largement contesté au pays.
« Le CLC a choisi de faire démarrer cette campagne, le 7 octobre, date d’importance stratégique, retenue de manière expresse par le calendrier électoral de la CENI pour le démarrage de l’opération d’impression, de conditionnement et de livraison des bulletins de vote, des procès-verbaux et des fiches de résultat, en attendant le déploiement de ces matériaux, à partir du 16 novembre vers les sites de formation », indique le communiqué consulté par POLITICO.CD.
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En effet, selon le calendrier de la Commission électorale, l’impression des bulletins de vote pour les prochaines élections devrait être entamée en cette date. La CENI continue néanmoins d’insister sur l’usage à la fois d’une machine à voter avec dépouillement électronique et des bulletins de vote papier, violant la loi électorale promulguée l’année dernière.
Haro sur les machines à voter
Par ailleurs, un expertise britannique dépêchée à Kinshasa pour évaluer ses machines a rendu son rapport, affirmant que celles-ci ne devraient être utilisées avant la mise en place d’une série de recommandations difficilement applicables.
En outre, 7 candidats à la Présidentielle ont en effet lancé un mémorandum dénonçant le processus électoral au pays, tout en appelant, comme 7 autres avec eux, au retrait de la machine à voter. Dans une déclaration, Marie Josée Ifoku, Sylvin Maurice Masheke, Théodore Ngoy, Yves Mpunga, Gabriel Mokia, Seth Kikuni et Radjabo Tebaro Soborabo ont exigé de procéder “sans désemparer” à l’impression de bulletin de vote papier.
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Ils ont été rejoints par l’ancien membre du Bureau politique de la Majorité Présidentielle, Tryphon Kin-kiey Mulumba, qui a également fait savoir que cette machine doit être écartée du processus. « Je pense qu’il faut absolument écarter cette machine à voter. Personne n’en veut. Tout le monde est contre », a-t-il confié durant une intervention à la Radio France Internationale.
Le samedi dernier, 7 leaders majeurs de l’opposition sont montés au créneau à travers à grand meeting à Kinshasa pour dénoncer ces machines. A ce stade, 15 des 21 candidats à cette Présidentielle réclament tous le retrait. Les Etats-Unis, la France et même l’ONU ont également remis en cause l’utilisation de ces machines. A Kinshasa, les mouvements citoyens, les organisations de la Société civile contestent également ces machines.
Le fichier électoral aussi
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Dans une lettre adressée au président de la CENI, le CLC a mise en garde contre des élections mal organisées au pays, qui pourrait, selon les Catholiques, conduire au chaos. « Convaincus de votre sens de responsabilité, nous osons croire que vous avez pris toutes les dispositions nécessaires pour que cette importante opération se déroule dans les délais et dans des conditions optimales de succès. En effet, des élections mal organisées seraient de nature à conduire le pays vers un chaos post-électoral qu’il faut à tout prix éviter », a noté le CLC dans sa lettre à Corneille Nangaa.
En effet, outre les machines à voter, l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) a rendu une enquête du fichier électorale à Kinshasa, annonçant que pas moins de 10 millions d’électeurs sur les 45 millions, n’auraient pas de données biométriques.
Dans sa lettre à M. Nangaa, le CLC annonce également une sensibilisation contre ce fichier électoral censé être utilisé au prochain scrutin du 23 décembre. « Pour sa part, le CLC profite de cette opportunité pour vous informer de sa décision de lancer une vaste campagne d’information et de sensibilisation contre l’utilisation de la machine à voter et contre le recours au fichier électoral conformément aux recommandations des experts de l’OIF« , fait savoir le CLC.