Mobilisation citoyenne contre « les machines à tricher » en RDC

Le mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA) mobilise ce lundi à Kinshasa et dans plusieurs villes de la République démocratique du Congo pour protester contre la machine à voter imposée au prochain scrutin par la Commission électorale.

Banderoles, calicots et pancartes. Les militants de la LUCHA se mobilisent et sont prêts pour ce qui est annoncée être une grande journée de mobilisation. Ce lundi à Kinshasa et plusieurs villes du pays, le mouvement citoyen appelle à descendre dans les rues pour protester contre les machines à voter.

« A l’appel de la LUCHA, marches pacifiques en ce moment même un peu partout en RDC pour exiger l’abandon des machines à voter par la CENI et le retrait des 6 millions d’électeurs fictifs dans le fichier électoral« , lance-t-il via son compte twitter.

A Goma, dans l’Est du pays, tôt le matin, des dizaines des partisans de la LUCHA ont suivi l’appel et descendent déjà dans les rues.

Publicité

L’opposition, l’Eglise catholique et les organisations de la société civile dénoncent les machines à voter imposées par la CENI pour les élections prévues à la fin de cette année. Le Comité Laïc de coordination, une structure catholique, affirme que ces machines risquent de plonger « inutilement » le pays dans un cycle de Violences. » « Le CLC attire l’attention des partenaires sur le fait que le manque de confiance des électeurs dans l’institution organisatrice demeure un sujet plus que préoccupant« , dit-il dans un communiqué publié le week-end dernier, et qui « exige une solution urgente« , appelant la CENI à « retirer immédiatement son projet de machine à voter. »

Risque de chaos

Le Groupe d’étude sur le Congo a de son côté publié une analyse sur cette machine à voter qui va dans le sens de décourager la persistance de la CENI à utiliser cet outil qui multiplie des incertitudes et des inquiétudes quant à l’issue heureuse du processus électoral.

La France et les Etats-Unis ont remis en question les projets congolais d’utiliser des machines à voter électroniques non testées et ont poussé les autorités à fournir l’aide dont elles avaient besoin à la mission de maintien de la paix de l’ONU, MONUSCO. « La MONUSCO ne peut pas attendre jusqu’au dernier moment pour mettre en œuvre un plan », a déclaré Herman Cohen cité par l’agence de presse Reuters.

En mai dernier, le président de la CENI, Corneille Nangaa a dévoilé à Kinshasa le rapport de l’audit du fichier électoral, confirmant un nombre impressionnant des doublons et mineurs. « Après dispositif technique informatique de traitement et de détection biométrique, dit-il, 5.381.763 ont été radiés. 5.381.763 doublons, 902.290 mineurs. Au final 40.287.387 électeurs ont été validés« , confirme le président de la CENI.

L’opposition congolaise juge cependant ce fichier électoral peu fiable, à l’image du député de l’opposition Martin Fayulu. « La fraude première en élection c’est d’abord le découpage, et le numéro deux de la chose c’est le fichier électoral. Le fichier-là n’est pas fiable. On ne peut pas aujourd’hui aller aux élections avec un fichier non viable ». 

Recevez l'actualité directement dans votre email

En appuyant sur le bouton S'abonner, vous confirmez que vous avez lu et accepté notre Politique de confidentialité et notre Conditions d'utilisation
Publicité

En savoir plus sur Politico.cd

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading