Vive polémique après des propos de Paul Kagame sur la RDC

Le président rwandais Paul Kagame a fait une sortie samedi à Kigali où il réclame la légitimité des pays de l’Afrique centrale à « faire quelque chose » sur la situation en RDC, créant une vive polémique.

Devant l’opposant Moïse Katumbi à Kigali, à l’occasion d’une conférence de la fondation du milliardaire Ibrahim Mohamed, le président du Rwanda, également président en exercice de l’Union Africaine, est revenu sur la situation en République démocratique du Congo.

Pour Paul Kagame, les pays voisins de la RDC ont la légitimité d’intervenir dans cette crise politique. « Les problèmes du Congo ne sont pas seulement des problèmes congolais.  Le Congo a neuf voisins, chacun de nous est affecté par ce qui se passe au Congo. Il n’y a aucun doute à ce sujet. Certains plus que d’autres, mais tout le monde est affecté« , observe-t-il avant d’ajouter: « C’est pourquoi naturellement les voisins ont la légitimité de faire quelque chose ou d’en dire quelque chose. »

« Et si nous pouvons comprendre en tant que voisins, comment aider la transition au Congo à se passer sans nous affecter ou les affecter moins négativement, alors c’est que ce nous devons faire », ajoute-t-il.

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Menace de rébellion?

L’opposant Moïse Katumbi, qui était dans la salle, a affirmé consentir aux propos du président Rwandais. Cependant, au pays, cette sortie n’est pas du tout appréciée. Le Rwanda est en effet épinglé par l’ONU pour avoir soutenu plusieurs rebellions dans l’Est du pays, faisant des millions des morts depuis 1997.

Par ailleurs, ces propos du président Kagame interviennent alors que les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont arrêté deux militaires rwandais sur le sol congolais dans le cimetière principal de la ville de Goma au Nord-Kivu, non loin de l’aéroport de Goma, la semaine dernière.  Les deux militaires rwandais arrêtés étaient munis de deux armes, du matériel de communication et de transmission.

Selon le Kivu Security Tracker (KST), un projet conjoint du Congo Research Group, basé au Centre de coopération internationale de l’Université de New York, et de Human Rights Watch, il y a également eu des incursions fréquentes de l’armée rwandaise dans les territoires de Nyiragongo et Rutshuru l’année passée et cette année.

Toutefois, renseigne cette structure née pour « cartographier la violence dans l’est de la RDC »,  avant la crise du M23, la dernière rébellion rwandaise au pays,  il y avait souvent des déploiements semi-formels des Rwandan Defense Forces (RDF).  « Avec Umoja Wetu, en 2009, des centaines sont entrées brièvement pour opérer conjointement avec les FARDC. Pendant les opérations Kimia II et Amani Leo (2009-2012), des unités de l’armée rwandaise entraient informellement––en janvier 2012, par exemple, une telle unité aurait tué le Chef d’état-major des FDLR Leodomir Mugaragu », explique-t-on dans une publication consultée vendredi par POLITICO.CD.

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