Quand la justice de la RDC atteste que Moïse Katumbi est Congolais

Democratic Republic of Congo's opposition presidential candidate Moise Katumbi is escorted by his supporters as he leaves the prosecutor's office in Lubumbashi, the capital of Katanga province of the Democratic Republic of Congo, May 11, 2016. REUTERS/Kenny Katombe

Moïse Katumbi aurait détenu la nationalité italienne durant 17 ans, alors qu’il occupait des fonctions officielles en République démocratique du Congo. C’est en tout cas ce qu’affirme Jeune Afrique dans un article choc publié jeudi soir. A en croire cet article, une municipalité du sud de l’Italie a confirmé à Jeune Afrique que « Moïse Katumbi d’Agnano » avait bien détenu la nationalité italienne entre 2000 et 2017.

« Cette situation, contraire au droit congolais, pourrait porter préjudice à la candidature de l’opposant à l’élection présidentielle, prévue pour décembre prochain », expliquent nos confrères.

Pour étayer leur thèse, nos confrères ont relayé un document, étrangement identique à celui publié il y a plusieurs mois par le journal kinois Le Soft International, proche de la majorité au pouvoir. En outre, si le camp de Moïse Katumbi est resté injoignable aux appels de POLITICO.CD, l’article publié par Jeune Afrique se dégage néanmoins de plusieurs faits étranges.

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En effet, le magazine basé en France affirme que l’ex-gouverneur du Katanga a bel et bien renoncé à cette supposée nationalité italienne le 13 janvier 2017. « Contactée par Jeune Afrique, la municipalité confirme que l’opposant – qui a choisi le nom de Moïse Katumbi d’Agnano lors de sa demande de naturalisation – a acquis la nationalité italienne le 3 octobre 2000, avant d’y renoncer le 13 janvier 2017. D’après nos informations, l’homme figurant dans le registre est né le 28 décembre 1964, tout comme l’ancien gouverneur du Katanga »

La justice congolaise est formelle: Katumbi est Congolais

Ainsi, nos confrères ne disent pas quelle nationalité détient actuellement le candidat de la plateforme « Ensemble » à ce jour. En outre, la constitution congolaise, qui fixe les conditions de candidature à la Présidence de la République dans son article 75, exige simplement aux challenger d’être « Congolais » au moment de la candidature.

Par ailleurs, tout porte à croire que Moïse Katumbi dispose de la nationalité congolaise actuellement, du moins, selon la justice congolaise. En effet, le président du TP Mazembe a été condamné le 22 juin 2016 à trois ans de prison dans une affaire de spoliation immobilière. Le jugement, rendu par un tribunal de paix de Lubumbashi, stipule clairement que le concerné est de nationalité congolaise, faisant face au sujet grec Alexender Stoupis. Alors que son procès se poursuit en appel, en aucun moment la justice congolaise n’est revenue sur ces faits. Ainsi, qui d’autre que la justice congolaise peut statuer sur ce cas?

Plus encore, alors que l’article de Jeune Afrique affirme que Moïse Katumbi a détenu cette nationalité italienne depuis plus de 17 ans, l’homme a, pendant ce temps, été élu aux élections législatives de 2006 comme député du Katanga avec plus de 100 000 voix, passant également à l’Assemblée provinciale du Katanga avant d’être élu, en janvier 2007, gouverneur de la province du Katanga avec 94 voix sur 102. Poste qu’il quittera 29 septembre 2015. Toutes ces élections exigent que le candidat détienne la nationalité congolaise.

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