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Les affaires sales d’Isabel Dos Santos

Isabel dos Santos, femme d’affaires angolaise et fille de l’ancien président José Eduardo dos Santos, aura transféré plus de 200 millions d’euros sur son compte personnel quelques heures avant l’ordre de geler les actifs de l’une de ses sociétés, VIDATEL – à travers laquelle elle contrôle 25% de la compagnie de téléphone angolaise UNITEL.

Cette action lui a permis d’échapper à un tribunal dans les îles Vierges britanniques, où la société est enregistrée, a rapporté le journal portugais Público dans son édition du 13 décembre.

Selon le journal portugais, la décision de ce gel d’avoirs résultait d’une demande de l’opérateur de télécommunications brésilien Oi, qui a un différend avec l’Angolais UNITEL. Mais selon l’article, « sept heures avant l’entrée en vigueur de la décision, la femme d’affaires a transféré 238 millions de ce compte [dans une banque portugaise] à des comptes personnels. »

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« Conduite malhonnête »

Dans une interview avec DW Africa, le juriste portugais Rui Verde explique que cette affaire a deux décisions fondamentales. La première concerne le gel des actifs de VIDATEL dans le monde entier. « Dans la première décision de la Cour Suprême des Caraïbes Orientales, soumise à la juridiction britannique, qui a confirmé l’injonction pour la saisie mondiale des actifs de VIDATEL, le juge Farara QC a révélé que d’importantes sommes d’UNITEL étaient transférées à des sociétés détenues et contrôlées par Isabel de Santos, sans aucun bénéfice discernable à UNITEL« , précise le professeur de droit.

Rui Verde souligne que « le juge a ajouté qu’Isabel, par l’intermédiaire de la société VIDATEL, a agi de façon malhonnête ou frauduleuse, et avec un niveau de moralité commerciale inacceptable. »

Dans le second cas, il a été constaté que VIDATEL avait transféré des fonds. Il y a donc un soupçon de mouvement illégal d’argent, comme le rapporte le journal « Público ». La deuxième décision a trait au fait qu’Isabel dos Santos n’a pas respecté l’ordonnance du tribunal des îles Vierges britanniques. Dans ce cas, ajoute Rui Verde, la femme d’affaires n’est pas été condamnée, mais confirme le soupçon qu’elle a agi d’une manière contraire à l’éthique.

« Le juge arrive à la conclusion que le mouvement des fonds était légal, donc il ne condamne pas Isabel dos Santos, mais l’avertit que le comportement n’était pas éthiquement approprié, puisque seulement sept heures avant de confirmer le gel des avoirs, elle a ordonné son mouvement dans une sorte d’anticipation« .

Selon le juriste portugais, « c’est comme ces gens qui ont une dette, ne la payent pas, et quand ils savent qu’une exécution judiciaire vient, ils dépêchent les biens de leur nom, pour éviter l’exécution ».

Conflit d’intérêts

Isabel dos Santos et Sindika Dokolo avec le Président et la Première Dame de l’Angola. CREDIT FB.

Dans une interview exclusive avec DW Africa, l’eurodéputée portugaise Ana Gomes , qui enquête sur les affaires d’Isabel dos Santos, se souvient d’autres projets que la femme d’affaires angolaise a utilisé, par exemple, pour acheter EFACEC Power Solutions via BPI, une banque où elle était également actionnaire.

Selon l’eurodéputé, il existe « un conflit d’intérêts évident lorsque BPI prête à l’un de ses principaux actionnaires à l’époque: Isabel dos Santos« .

Les opérations, selon Ana Gomes, sont passées par Niara Holding, une société d’Isabel dos Santos située au large de Madère. Les prêts accordés par BPI pour l’achat d’EFACEC seront effectués par l’intermédiaire de Winterfell, une société que la femme d’affaires a enregistrée à Malte.

C’est pour plusieurs raisons, parmi celles décrites par les députés, que l’Autorité européenne de surveillance a décidé d’agir. « Les autorités de surveillance portugaises manquaient également à leurs obligations et c’est pourquoi l’Autorité bancaire européenne est intervenue et a obligé BPI à être libérée de l’actionnaire Isabel dos Santos ».

Enrichissement illicite à Sonangol

Selon une récente enquête de Maka Angola, le journaliste et militant Rafael Marques, « pendant près d’un an et demi à la présidence du Conseil d’administration de Sonangol, Isabel dos Santos a transféré plus de 135 millions de dollars de la compagnie pétrolière angolaise vers Banco BIC « , au Portugal, où elle détient 42,5% du capital.

Le journal angolais en ligne rapporte qu’après avoir été limogée le 15 novembre dernier, le même jour, la fille de José Eduardo dos Santos a signé un ordre de paiement d’une valeur de 60 millions de dollars en faveur de Matter Business Solutions DMCC, une société basée à Dubaï.

Cet ordre de paiement, ajoute-t-il, est arrivé à Banco BIC Portugal le lendemain, le 16 novembre. »Selon Maka Angola, la banque a exprimé des réserves sur le transfert, puisque Isabel dos Santos avait déjà été licenciée. »

Avec Deutsche Welle,
traduit du portugais par POLITICO.CD.

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