Zimbabwe: une pseudo-révolution qui ne change rien en RDC

Au Zimbabwe, Robert Mugabe va vraisemblement être chassé du pouvoir, même si le coup d’Etat initié contre lui est un peu plus étonnant. Ce dimanche, le parti au pouvoir, le ZANU-PF, a décidé d’exclure le Chef d’Etat zimambawéen et son épouse. Selon la constitution, ce dernier peut à présent être destitué par une procédure au Parlement, mais il faudra attendre 7 jours.

Euphorie à Kinshasa. Comme à chaque chute de dictateur en Afrique, Les Congolais s’enthousiasme, rêvant une même fin pour leur président qu’ils considèrent illégitime, depuis la fin de son deuxième et dernier mandat en décembre 2016.

« Zimbabwe. La roue tourne. Le tout puissant Mugabe s’en est allé. Il n’a pas voulu lire les signes du temps. Et le temps l’a rattrapé. Au peuple congolais de se préparer à s’assumer pour s’ouvrir de nouvelles perspectives face aux incertitudes d’aujourd’hui« , lance le député de l’opposition Claudel-André Lubaya depuis son compte twitter.

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L’intérêt pour le Zimbabwe est spécifique en RDC, les deux pays sont intimement liés.  Les Congolais peuvent voyager sans visa vers ce pays. Les forces armées de Mugabe ont été d’une grande aide pour la RDC, la sauvant des agressions Rwando-Ougandaises. Depuis, Kinshasa et Harare ont toujours entretenu des bonnes relations, même si l’intérêt du régime de Mugabe pour Kabila s’est de plus en plus amoindri.

Une pseudo-révolution. Cependant, le départ de Mugabe, loin d’être une révolution, parait être un simple changement de dirigeant, avec les mêmes au pouvoir. A 93 ans, tout porte à croire que l’homme a bien cédé le pouvoir depuis longtemps. De plus, c’est une dispute entre deux factions, celle de son épouse Grace Mugabe et la vieille garde, qui soutient l’ancien vice-président Emmerson Mnangagwa, qui a tourné à l’avantage de ce dernier, et qui sera probablement le futur président du Zimbabwe .

Au Zimbabwe, seuls Grace Mugabe et ses proches semblent faire les frais de cette pseudo-révolution qui ne vient certes pas du peuple mais de l’armée. La même armée a maintenu Mugabe au pouvoir durant les 37 dernières années, sans écouter les aspirations de l’opposition et des populations à la démocratie.

Rien ne devrait changer entre Harare et Kinshasa. Mnangagwa au pouvoir, rien ne devrait changer dans les relations entre Harare et Kinshasa.  Surnommé « le Crocodile, ce bras droit de Mugabbe entretient une longue relation avec les autorités congolaises. Il était cité dans le rapport des experts de l’Onu pour le Congo, daté du 15 octobre 2002, comme un des principaux responsables du pillage des ressources naturelles en RDC.

Comme l’explique La Libre, dans un article publié ce mecredi soir, Emmerson Mnangagwa faisait partie de la direction de l’entreprise Cosleg. Créée en 1999, sous Kabila père, cette société résultait de l’union des entreprises Osleg (Operation Sovereign Legitimacy), propriété des forces armées du Zimbabwe, Comiex (propriété de l’armée congolaise et liée au président Laurent Kabila) et Oryx Zimcon, enregistrée à une adresse au ministère zimbabwéen de la Défense à Harare et succursale de Oryx Natural Resources, appartenant à l’homme d’affaires omani Thamer al-Shanfari.

Cosleg avait reçu du ministre congolais des Mines de l’époque, Kibassa Maliba, un permis d’exploiter les mines de diamants de Tshibwa et Senga Senga, au Kasai, déjà attribuées à la société semi-publique congolaise Miba – aujourd’hui pratiquement ruinée ».

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