Le pays retient son souffle, en attendant le calendrier électoral

En République démocratique du Congo, il revient à la Commission électorale Nationale Indépendante (CENI) de publier le calendrier des élections. Néanmoins, l’institution dirigée par Corneille Nangaa peine à manifester son indépendance vis-à-vis du président Kabila, qui reste maître du jeu. Alors que M. Nangaa a fait savoir qu’il lui faudrait au moins 504 jours pour préparer ces élections, la position des Etats-Unis a bousculé les choses.

En effet, l’Ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley a lancé un véritable ultimatum au pouvoir congolais pour l’organisation des élections tant attendues en 2018. « Une relation avec les Etats-Unis dépend de la façon dont il [Kabila] agira à l’avenir« , a-t-elle déclaré. « Il [Kabila] a la capacité de soutenir cela ou non, mais nous avons la capacité de prendre nos décisions en fonction de cela. »

Ce calendrier que les autorités congolaises ont longtemps voulu garder secret, devient la clé même des relations entre la Communauté internationale et Kinshasa, y compris avec Washington. Ainsi, tout en affirmant garder son indépendance même vis-à-vis des Etats-Unis, la CENI est placée devant un dilemme.  Un calendrier allant au-délà de 2018 aura pour conséquence de déclencher la colère non seulement des Etats-Unis ou celle de l’ONU, mais également celle de l’opposition congolaise qui appelle désormais à chasser Kabila.

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A Kinshasa, le vice-président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Norbert Basengezi Katitima,  a annoncé  lundi  l’engagement de cette institution à publier le calendrier électoral vers la fin de cette semaine avec l’appui des partenaires, notamment la Grande-Bretagne.

Par ailleurs, dans un communiqué publie lundi 30 octobre 2017, les membres du Conseil de Sécurité de l’ONU appellent les autorités congolaises à publier le calendrier pour élections, conformément à l’accord signé le 31 décembre dernier.

« Ils ont appelé à la publication urgente d’un calendrier électoral crédible, conforme à l’esprit de consensus qui a présidé à la signature de l’accord. Ils ont réitéré leur appel à la pleine mise en œuvre des mesures de confiance convenues au chapitre V de l’Accord du 31 décembre 2016, dont certaines doivent encore être mises en œuvre« , dit ce communiqué signé François Delattre (France), Président du Conseil.

Si le caractère « imminent » de cette publication n’est pas certain, le pouvoir congolais se voit obligé de rendre public ce calendrier, au risque d’accentuer la pression populaire et la pression de la Communauté internationale, qui annonce à présent des sanctions pouvant toucher « le coeur du système » congolais.

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