Une nouvelle guerre dans l’Est?

En espace d’un mois, l’Est de la République démocratique du Congo fait face à une nouvelle menace armée, qui laisse craindre une nouvelle guerre de grande envergure. 
FARDC Soldiers on the frontline in Goma during an offensive against the CNDP. Fardc soldies on the frontline in Goma.

Tout a presque commencé le 11 juin dernier à Beni. Des assaillants prennent d’assaut la prison centrale de Kangbayi, faisant libérer plus de 930, dont la plupart des miliciens ADF/Nalu. Depuis, les forces armées de la RDC (FARDC) et celles de la mission de l’Onu (MONUSCO) font face à une recrudescence d’attaques, de plus en plus appuyées.

Le 15 juin, cinq casques bleus dont deux du contingent Népalais et trois du contingent Tanzanien sont blessés dans une embuscade tendue par les éléments armés, dans le village de Kabasha (20Km de la ville de Beni). Des combats reprendront le lendemain,  entre les militaires congolais et des assaillants pour le contrôle de cette cité, faisant 12 rebelles tués et un officier supérieur de l’armée congolaise.

« Certains évadés de la prison de Kangwayi (de Beni) ont été appréhendés, combattant aux côtés des Maï-Maï » déclare  lieutenant Jules Tshikudi, l’un des porte-parole de l’armée dans cette région. Néanmoins, un mouvement finira par révendiquer le forfait.

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« Nous ne sommes pas de Maï-Maï. Nous sommes les éléments du Mouvement National pour la Révolution [MNR] et notre objectif est de renverser ce pouvoir s’il n’arrive pas à organiser les élections présidentielles prévues en fin de l’année en cours » a déclaré à POLITICO.CD John Mangaiko, porte-parole de ce mouvement rebelle.

À en croire ce cadre de ce mouvement armé, l’heure n’est pas aux affrontements avec l’armée congolaise ou la Monusco mais plutôt à l’organisation de ce groupe rebelle en attendant la fin de l’année pour chasser le régime actuel s’il n’organise pas des élections. « Les récents  affrontements avec les troupes de l’armée sont une réponse à leurs attaques contre nos positions » a-t-il précisé.

Le 22 juin, le même mouvement revendique une attaque en plein jour de la ville de Beni, une première depuis plusieurs mois, alors que l’armée a semblé, ce dernier temps, tenir la ville hors de toute portée. Sans jamais attribuer ces attaques au MNR, les autorités continuent de parler de groupes d’auto-défense « Mai-Mai », mais reconnaissent de plus en plus la menace qui monte.

La semaine dernière, le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, a même parlé du  « lancement d’une nouvelle guerre contre la République Démocratique du Congo », à partir de sa province.  Pour s’en convaincre, le No1 du Nord Kivu donne pour preuve « la puissance de feu et la capacité d’attaques multiples sur des positions des FARDC en un délai très court« , chose qui, selon lui, suppose une force préalablement organisée, avec des soutiens locaux ou régionaux évidents.

Mercredi 5 juillet, les services de sécurité ont interpellé un proche du gouverneur Paluku, accusé de complicité avec ce mouvement. Par ailleurs, des « combattants » burundais ont été arrêté au Sud-kivu, alors que ce matin, la ville de Beni a de nouveau été attaquée.

1 comments
  1. Qui vivra verra dit-on!!! A qui profitera cette nouvelle guerre si et seulement si elle aura lieu? Nous avons toujours déclaré que le pays allait mal. Et en voilà la preuve! A quoi sert l’ANR dans ce genre de situation dans cette partie de la république? Les auteurs présumés se déclarent être du MNR et le gouvernement attribuent ces attaques aux groupes d’autodéfense Maï-Maï.

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