L’étrange itinéraire des FARDC aux Kasaï

Un grand dossier. Des documents exclusifs, des explications et une enquête approfondie. C’est ce que la Radio France Internationale met à la disposition de ses auditeurs et lecteurs depuis mardi au sujet de la crise dans la région du Kasaï, au centre de la République démocratique du Congo.
FARDC Soldiers on the frontline in Goma during an offensive against the CNDP. Fardc soldies on the frontline in Goma.

Dans cette longue enquête, le média français revient largement sur cette crise, au départ banal, mais qui risque d’embraser tout le pays. De la mort suspecte du chef coutumier Kamwina Nsapu l’année dernière, à la recrudescence des affrontements entre l’armée et sa milice, en passant par les assassinats des experts de l’ONU et les implications des personnalités politiques, il s’y dégage étrangement le parfum d’un conflit aux conséquences plutôt inattendues.

Il y a tout aussi les portraits des chefs des opérations, ainsi que les orgines des éléments de l’armée impliqués dans cette région qui sont passés au peigne fin. Alors la Communauté internationale a clairement pointé du doigt les Forces armées de la RDC (FARDC) après la découverte de plus de 40 fosses communes depuis le début de ce conflit, il est étrange de constater que la plupart de hauts officiers soient issus des anciennes rebellions, dont la majorité a été déjà accusée des massacres dans l’Est du pays.

Le premier et sans doute le plus impliqué est le Eric Ruhorimbere, que l’Union Européenne a ajouté dans sa liste des sanctions contre les autorités congolaises. «  S’il est aujourd’hui basé à Mbuji-Mayi au Kasaï-Oriental, Eric Ruhorimbere a été de toutes les rébellions dans l’est du pays, parmi celles les plus dénoncées par l’ONU  pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre« , explique RFI.

Publicité

Le général congolais tout comme nombreux d’anciens rebelles rwandophones de l’armée ont majoritairement été envoyés dans le centre du pays, au bénéfice d’un processus de brassage voulu par les autorités.

« Le pouvoir déplace les généraux d’est en ouest, c’est qu’il veut empêcher ces ex-rebelles de se retourner contre le président Joseph Kabila, notamment en les coupant de leurs bases, le Rwanda et l’Ouganda. Ce déploiement se fait au grand dam des Kasaïens eux-mêmes, qui considèrent ces militaires comme des étrangers, des «Rwandais », présentés comme criminels et oppresseurs« , explique le dossier de la journaliste française Sonia Rolley.

Outre le général de brigade Ruhorimbere, le général Obed Rwibasira , jusque-là commandant de la région militaire du Nord-Kivu, fut tout aussi envoyé dans le Kasaï.  « Il était accusé de laisser l’armée rwandaise faire des incursions en territoire congolais. Il est transféré en décembre 2004 à Mbuji-Mayi, au Kasaï-Oriental, puis à Kananga, au Kasaï-Central« , explique-t-on.

D’autres suivrons. Parmi ces unités, il y a le 811e régiment , commandé par le colonel Innocent Zimurinda, qui est également muté à Kananga en avril 2012. « Pour beaucoup, ces officiers rwandophones ont déjà près de dix ans de présence dans le Grand Kasaï« , comment le dossier de RFI.

7 comments
  1. il est clair maintenant que KABILA n’est jamais un congolais ,il était venu pour chambouler ou diviser notre pays ,la preuve palpente la nomination de RUBERWA dans ce ministère.vraiment SONIA ROLLEY nous a réveillés ,il est temps que tous les congolais prennent conscience du danger qui nous guette.

    1. Les congolais eux-mêmes sont des lâches et des peureux qui espèrent être libéré par les étrangers alors qu’ils devraient se battre pour la reconquête de chaque portion de leur territoire occupé depuis plus de deux décennies par les Tutsis power dont a toujours dénoncé Mr Honoré Ngbanda. Ce n’est même pas une nouvelle spéciale pour moi comme tu te l’imagine pauvre mec. Les conséquences d’un peuple qui n’aime pas se prendre en charge c’est la servitude. Et ce qui est malheureux pour les congolais, c’est qu’ils sont pris en otage sur leur propre sol et en servitude dans leur propre pays par un pays de la taille de Katanga seulement, qui n’a comme ressource que la banane et qui est connu aujourd’hui comme grand producteur du coltan, de l’or et diamant par défaut. Voyez?

      1. Compatriote Napoléon,
        A contrario de votre légitime thèse, ce sont justement des Congolais qui ont voulu se prendre en charge, les ‘Kamuina Nsapu’ qui se font décimer au Kasai !
        C’est dire que la tâche que vous exigez si justement des Congolais, ils ne se prennent pas assez, c’est vrai, en charge est complexe dans un pays « occupé », noyauté à partir de sa tête par des traîtres à sa légitime cause ! C’est plus facile à clamer qu’à faire mais vous avez raison de nous inviter à prendre sérieusement nos armes, quitte à bien nous organiser et à passer courageusement et intelligemment à l’action !
        Donnez(ons)-nous des pistes et des moyens concrets et vous verrez que les Congolais sont de plus en plus convaincus de se battre pour libérer leur pays !

        1. Compatriote Napoléon,
          A contrario de votre légitime thèse, ce sont justement des Congolais qui ont voulu se prendre en charge, les ‘Kamuina Nsapu’ qui se font décimer au Kasai !
          C’est dire que la tâche que vous exigez si justement des Congolais, ils ne se prennent pas assez, c’est vrai, en charge est complexe dans un pays « occupé », noyauté à partir de sa tête par des traîtres à sa légitime cause ! C’est plus facile à clamer qu’à faire mais vous avez raison de nous inviter à prendre sérieusement nos armes, quitte à bien nous organiser et à passer courageusement et intelligemment à l’action !
          Donnez(ons)-nous des pistes et des moyens concrets et vous verrez que les Congolais sont de plus en plus convaincus de se battre pour libérer leur pays !
          Et méfiez-vous, Mme Rolley qui détaille les implications d’anciens ‘kadogo’ venus ou inspirés du Rwanda voisin dans cette sinistre entreprise au Kasai est aussi de ceux, comme la plupart d’Occidentaux ‘amoureux’ du Rwanda, qui n’avalise pas la thèse de l' »occupation rwandaise » de notre pays…

          1. PS
            A propos de mon dernier point, vous aurez en effet remarqué que dans son récit et son diagnostic, S Rolley évacue rapidement le reproche d' »étrangers rwandais » que les ‘Kamuina Nsapu’ adressent aux militaires rwandophones que le pouvoir a déversé dans leur territoire, le tempérant ou le justifiant par une confusion qu’ils feraient avec les vrais ‘rwandais’…
            Elle a tort : à juste titre les Congolais de l’Ouest, du Centre et surtout de l’Est savent bien que les ‘rwandophones’ commis nombreux à la tête du pays et de notre armée sont bel et bien des citoyens à loyauté double, càd acquis au Rwanda de leur origine qui pourtant est l’ennemi qui nous a agressé et nous occupe depuis deux décennies avec au passage un immense génocide que l’Occident refuse de voir…

  2. Reveillons-nous peuple congolais. Voyez pourquoi la guerre ne se termine pas dans notre pays. Ces sont les rwandophones qui dirige toutes les institutions de la RDC.

  3. A lire tous les commentaires suis tenté de donner raison à Honoré Ngbanda qui, dès les années 2000 avait dénoncé l’infiltration des rwandais dans toutes nos institutions. Courage peuple congolais, ensemble,unis, nous vaincrons nos ennemis. AIMONS NOTRE PATRIE.

Comments are closed.

Recevez l'actualité directement dans votre email

En appuyant sur le bouton S'abonner, vous confirmez que vous avez lu et accepté notre Politique de confidentialité et notre Conditions d'utilisation
Publicité

En savoir plus sur Politico.cd

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading